Quelles seront les priorités RH en 2019?

Publié le 15/08/2018 à 07:11

Quelles seront les priorités RH en 2019?

Publié le 15/08/2018 à 07:11

L'angoisse de voir les employés prendre leurs jambes à leur cou... Photo: DR

Pénurie de main-d’oeuvre, départ massif à la retraite des baby-boomers, infidélité des milléniaux,... L’année 2018 n’est pas facile pour les entreprises, a fortiori pour leur service des ressources humaines (RH). Alors, à quoi s’attendre en 2019? Les défis à relever vont-ils s’aggraver? De nouveaux vont-ils se surajouter?

Fort heureusement, l'enquête annuelle Tendances en ressources humaines du cabinet-conseil Morneau Shepell permet de s’en faire une bonne idée. Son principe est simple : demander ce qu’il en est auprès des principaux intéressés, à savoir les dirigeants des RH de plus de 350 organisations canadiennes. Il ressort de ce vaste sondage trois points remarquables :

- Engagement. Les deux tiers des dirigeants des RH (67%) estiment qu'améliorer l'engagement des employés sera leur grande priorité en 2019. Ce qui est un gros changement par rapport au sondage de l’année passée.

- Attraction et fidélisation. 59% ont indiqué qu’il leur faudra également attirer et fidéliser les employés possédant les compétences requises. Ce qui correspond au même pourcentage que le sondage précédent.

- Mieux-être. L'amélioration de la santé mentale des employés (48%) sera également une priorité, au même titre que l'amélioration de la santé physique et du bien-être des employés (47%).

«Des éléments comme les horaires flexibles, les programmes de mieux-être, l'accompagnement et le mentorat, les possibilités d'apprentissage et d'avancement, ou encore les programmes originaux de reconnaissance pourraient donc bel et bien être des stratégies gagnantes pour remporter la guerre du recrutement en 2019», estime Anand Parsan, vice-président, services-conseils en rémunération, de Morneau Shepell.

Ce n’est pas tout. Il leur a été aussi demandé comment ils comptaient améliorer l’efficacité organisationnelle en 2019, et près de la moitié des dirigeants des RH (43%) ont répondu que cela passerait sûrement par la réduction du taux de roulement du personnel. Autrement dit, des gains devraient être enregistrés par le simple fait de booster la motivation des employés.

«Accorder la priorité à l’engagement, à l’attraction et à la fidélisation, ça montre clairement que le marché de l’emploi se contracte fortement au Canada, dit Paula Allen, vice-présidente, recherche et solutions intégratives, de Morneau Shepell. Les employeurs s’apprêtent donc à rivaliser d’ingéniosité pour améliorer le mieux-être des employés présents et futurs, en mettant l’accent plus que jamais sur la santé mentale. Pourquoi ça? Parce qu’il y a, de toute évidence, des gains à faire en évitant davantage l’épuisement professionnel.»

Par ailleurs, il est à noter que des enjeux inédits devraient marquer l’année 2019 : la légalisation du cannabis et l’onde de choc du mouvement #MoiAussi.

La légalisation du cannabis, prévue pour le 17 octobre prochain, préoccupe bien entendu les employeurs. La moitié des dirigeants des RH (respectivement 52% et 48%) prévoient, d’une part, de mettre à jour leurs politiques relatives à la consommation de drogues et d'alcool, d’autre part, d’inciter les gestionnaires à suivre un programme de formation sur l’usage du cannabis au travail.

«Il leur faudra également informer les employés, dit Mme Allen. Car il y a une grande méconnaissance à propos du cannabis, ce qui entraîne une sous-estimation des risques pour la santé et le bien-être personnel.»

Quant au mouvement #MoiAussi, il implique de mieux considérer à l’avenir les questions relatives aux inconduites sexuelles en milieu de travail. Et ce, même si nombre d’employeurs considèrent être d’ores et déjà en mesure de composer avec ces situations-là.

En effet, 83% des organisations canadiennes affirment qu'elles favorisent une culture où les employés se sentent à l'aise de signaler l'intimidation et le harcèlement, et 79% qu’elles ont même une équipe de direction engagée à éliminer de tels comportements.

«Certes, les employeurs ont mis en place des processus formels visant à faire face à l’inconduite sexuelle, mais il n’en demeure pas moins que la pierre d’achoppement de ces programmes est qu’il manque trop souvent les outils nécessaires pour libérer la parole des victimes, voire la formation adéquate des gestionnaires, poursuit Mme Allen. En 2019, l’onde de choc du mouvement #MoiAussi devrait atteindre les organisations, et faire prendre conscience ici et là qu’il faut en faire davantage pour remédier au problème.»

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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