Olivier Schmouker - Qui avait prédit la mort de Ben Laden?

Publié le 02/05/2011 à 09:22, mis à jour le 02/05/2011 à 14:19

Olivier Schmouker - Qui avait prédit la mort de Ben Laden?

Publié le 02/05/2011 à 09:22, mis à jour le 02/05/2011 à 14:19

Personne n'avait prévu une telle fin pour Oussama Ben Laden. Photo : DR.

BLOGUE. Soyons honnêtes, qui avait dit hier que ce serait le dernier jour d'Oussama ben Laden? Absolument personne! Pas même l'Armée américaine, qui considérait jusqu'alors les pistes pour retrouver l'auteur du 11-Septembre comme «froides».

Découvrez mes précédents posts

Et beaucoup d'autres articles management sur Facebook

Pourquoi personne n'avait fait cette prédiction, alors que nous savions tous que les Américains traquaient Ben Laden activement depuis une décennie? Parce que nous sommes, vous comme moi, nuls en prévisions.

Je m'explique... À n’en pas douter, nous vivons dans un monde d’évidences, n’est-ce pas? Par exemple, Mona Lisa est la toile la plus connue du monde, le Brésil a la meilleure équipe de soccer du monde, tout ce que touche Steve Jobs est couronné par le succès, etc. Et pourtant, si vous y réfléchissiez un peu plus, vous pourriez vous mettre à douter, d’abord d’une, puis d’une autre, et enfin de beaucoup d’autres de ces évidences : ainsi, pourquoi le Brésil n’a-t-il pas remporté la dernière Coupe du Monde?

L’air de rien, cet exercice intellectuel de remise en question de certaines de nos certitudes a une grande importance. Une très grande importance. Car les croyances populaires, pour ne pas dire le bon sens commun, est la source de nombre d’erreurs que nous commettons chaque jour, et qui nous nuisent grandement, sans qu’on sans rende compte. Je l’ai appris dans un ouvrage fascinant intitulé Everything is Obvious Once You Know the Answer, signé par Duncan Watts, un chercheur de Yahoo! Research spécialisé dans la dynamique sociale et ex-professeur de sociologie à la Columbia University.

Ainsi, le mécanisme par lequel nous formulons des évidences est trompeur. Bien souvent, le problème est que nous avons la fâcheuse tendance, vous et moi, de tirer des conclusions à partir d’une impression. Un exemple éclairant : on dit souvent que la police s’intéresse surtout aux crimes importants et pas vraiment aux petits délits. Pourquoi? «En réalité, nous portons plus facilement plainte pour un crime grave que pour un petit délit, si bien qu’un grand nombre d’infractions minimes à la loi passent inaperçus des policiers, mais pas aux yeux de la population et des médias», indique l’auteur dans une entrevue accordée au magazine Psychology Today. Ce n’est donc pas qu’ils s’y intéressent moins qu’aux autres, c’est juste qu’ils en sont moins bien informés. D’où certains jugements à l’emporte-pièce contre les policiers lorsqu’on a envie de médire sur eux…

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...