«Ces expériences m’ont enseigné que, presque sans exception, tous les leaders couronnés de succès traversent, une fois dans leur vie, une période où ils se sentent confus, découragés, peu sûrs d’eux-mêmes et de leurs décisions. Ils se demandent alors comment il se fait que d’autres dirigeants réussisent sans difficulté particulière, et pas eux. Ils se sentent solitaires comme jamais. Même si en apparence ils ont l’air sereins et dominateurs, ils sont ravagés de l’intérieur. Ceux qui traversent cette période en reprenant confiance en eux en sortent grandis, et ceux-là parviennent dès lors à exploiter tout leur potentiel.
«Comment s’y prennent-ils? Ils n’ont pas cherché à esquiver les problèmes rencontrés, à faire semblant que tout va aller mieux, qu’il suffit d’attendre que la crise passe. Le truc, c’est qu’ils ont pris le temps de faire le point, de diagnostiquer le problème, de trouver des solutions, d’en appliquer une et de redémarrer plus fort qu’auparavant.»
Vaste programme, n’est-ce pas? C’est pourquoi le professeur de Harvard a concocté sa méthode du miroir, en nous suggérant des questions à se poser à soi-même quand on sent que tout ne tourne pas rond dans notre façon de diriger son équipe ou son entreprise. Ces interrogations abordent différents thèmes : la vision ; les priorités ; la gestion du temps ; la succession ; etc.
Par exemple, une des questions à se poser si l’on veut progresser en tant que leader est «Donnez-vous du feedback aux autres, mais surtout sollicitez-vous du feedback de la part des vos subordonnés clés?». «Nombre de bons leaders comprennent qu’il faille coacher leurs subordonnés, mais peu d’entre eux réalisent l’importance de demander à ces mêmes personnes du coaching. Le paradoxe, c’est que plus vous êtes sénior dans l’entreprise, plus vous en avez besoin, et moins de personnes sont à même de vous donner du feedback correctement», explique M. Kaplan, dans une entrevue accordée à la Harvard Business Review.