En effet, de récentes avancées en neuroscience laissent entendre que nous sommes beaucoup plus prévisibles qu’on ne le croit. Et que cela n’est bon ni pour nous ni pour notre entourage…
L’observation du fonctionnement du cerveau humain indique, étude après étude, que notre comportement peut être perçu comme le résultat d’une chaîne d’actions et de réactions se déroulant dans notre crâne, chaîne dans laquelle une activité neuronale déclenche automatiquement une autre activité neuronale laquelle produit automatiquement encore une autre activité neuronale bien précise, etc., jusqu’à ce qu’une décision soit prise ou un geste entamé. Et cette chaîne d’actions et de réactions est rigoureusement la même à chaque fois que nous répétons une opération.
Cela se produit sans que l’on s’en rende compte, tout simplement parce que nombre de nos processus mentaux se déroulent dans notre inconscient, c’est-à-dire dans des zones de notre cerveau qui gèrent un grand nombre de nos activités sans avoir besoin d’informations venues de l’extérieur, et donc de ce qui provient de notre conscience. Un exemple parmi d’autres, qu’il m’arrive souvent de citer tant il est lumineux : vous est-il arrivé de réaliser, tout à coup, au volant, que ça fait un moment que vous conduisez sans y penser? Que vous avez fait tout un long trajet sans réfléchir moindrement à votre conduite, plongé que vous étiez dans vos pensées ou dans votre discussion avec un passager? Ce moment-là vous indique que vous venez de redemander à votre conscience de reprendre la conduite du véhicule, alors qu’auparavant, votre cerveau avait laissé ça à votre inconscient : conduire est devenu tellement simple et mécanique pour votre cerveau que cela ne lui demande plus d’effort particulier, et que celui-ci se met de lui-même en mode «pilote automatique». Aussi simple que cela.