Olivier Schmouker - Éloge des catastrophistes

Publié le 11/02/2011 à 09:19, mis à jour le 11/02/2011 à 10:52

Olivier Schmouker - Éloge des catastrophistes

Publié le 11/02/2011 à 09:19, mis à jour le 11/02/2011 à 10:52

Il y a pire que des feux à éteindre... Photo : DR.

BLOGUE. J’aime le jeu d’échecs parce qu’il est une source inépuisable d’enseignements pour la vie. L’un d’entre eux, c’est que les champions se distinguent des autres pour une raison principale, voire unique : ils ont la capacité d’anticiper les catastrophes. C’est-à-dire qu’ils les voient venir, et ont le courage d’agir en conséquence.

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Dur à croire? Gary Kasparov, l’un des plus grands joueurs d’échecs de l’Histoire, me l’a confié un jour, lors d’une entrevue : il ne calcule guère que 5 ou 6 coups à l’avance, ce que peut faire tout joueur de bon niveau ; sa grande différence, c’est sa faculté d’évaluer froidement la situation, pour lui comme pour son adversaire. Il voit les faiblesses et les forces de son jeu, tout comme celles de l’autre. Il les accepte. Et il fait de son mieux pour en tirer le meilleur parti.

Ça n’a l’air de rien, mais cet exercice est très difficile. Tenez, qui a l’honnêteté de s’avouer ses petites faiblesses, comme le fait de s’énerver pour un rien, de chercher à tout contrôler, ou encore de refuser d’écouter les employés casse-pieds? Et qui a le cran de chercher à s’améliorer dès qu’une faiblesse est détectée? Soyons francs : personne (hormis les champions comme Kasparov)…

Et cela se vérifie particulièrement en entreprise. J’ai d’ailleurs mis la main sur une étude passionnante à ce sujet, signée par trois chercheurs de la Northwestern University, Daniel Diermeier, Wallace Hopp et Seyed Iravani.

De quoi s’agit-il? De la manière dont réagissent les gestionnaires en situation de crise, et même plus qu’en situation de crise, en pleine catastrophe. Les chercheurs sont partis d’un constat : quand survient un drame, on parle d’un vrai drame, tout le monde fige, sans savoir quoi faire, et se met à improviser maladroitement, parfois pris de panique. Les exemples sont à foison : l’ouragan Katrina, le tsunami de l’Océan Indien, le 11-septembre, le scandale Enron, etc. On se souvient tous des pagailles qui ont suivi…

Pourtant, il y avait des plans pour presque tous les scénarios envisageables : les pompiers, les policiers, les militaires, par exemple, savent a priori quoi faire dans un environnement imprévisible. Mais pas quand il s’agit de quelque chose d’extraordinaire, comme des avions qui percutent le World Trade Center. En fait, ce sont ces plans pré-établis, mais inadaptés à la situation, qui ont contribué au désordre général, selon les chercheurs.

Vite et bien

Alors, comment faire pour agir correctement en cas de catastrophe? Comment anticiper le pire, comme Kasparov? C’est là l’objet de leur recherche, et la bonne nouvelle, c’est qu’ils ont trouvé des pistes de solution!

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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