Tout est parti d’une expérience du scientifique britannique Francis Galton menée en 1906. Celui-ci croyait dur comme fer à la supériorité des experts sur la foule «stupide» et a tenu à le prouver. Il s’est rendu à un marché de bétail et y a lancé un concours : il s’agissait de deviner le poids d’un bœuf après qu’il a été abattu et débité en morceaux. Sir Galton a ainsi enregistré 787 paris, et découvert – ô stupeur! – que la médiane de paris de la foule donnait le chiffre de 1 197 livres, alors que le poids réel du bœuf était de 1 198 livres. Quant aux experts, aucun n’était capable de viser aussi juste.
Dans son livre, M. Surowiecki donne plusieurs exemples de problèmes pour lesquels la foule possède une grande sagesse. Et il en propose une classification en trois catégories :
• les problèmes de connaissance (comme deviner le poids d’un bœuf);
• les problèmes de coordination (comme sélectionner la meilleure heure pour aller travailler afin d'éviter les embouteillages, sachant que chaque conducteur se pose la même question);
• les problèmes de coopération (comme obtenir que des équipes indépendantes et ayant des intérêts propres travaillent ensemble pour améliorer les résultats globaux de l’entreprise, alors même que ce travail va à l'encontre de leurs intérêts propres).
Puis, le journaliste du New Yorker en dégage une recette pour qu'on puisse tirer profit, quand cela est possible, de l’intelligence des foules :
• la diversité : avoir des personnes issues de milieux variés avec des idées originales;
• l'indépendance : permettre à ces personnes d’exprimer librement leurs idées;