Mesdames, êtes-vous des tigresses qui s'ignorent?

Publié le 11/01/2012 à 09:29, mis à jour le 12/01/2012 à 13:23

Mesdames, êtes-vous des tigresses qui s'ignorent?

Publié le 11/01/2012 à 09:29, mis à jour le 12/01/2012 à 13:23

Les tigresses peuvent être féroces au combat. Photo : DR.

BLOGUE. Et si je lançais un pavé dans la mare, ça vous amuserait? Chiche! Le voici : quand l'enjeu est de taille, les femmes ont plus l’esprit de compétition que les hommes.

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Ah! Je devine d'ici vos oreilles qui rougissent sous le coup de l’indignation (ou du contentement…) et vos neurones tourbillonner en tous sens, en train de chercher des exemples et des contre-exemples. Par exemple, quand il s’agit de décrocher une promotion, les gars sont plus efficaces, et donc plus compétitifs, que les filles. Tous sports confondus, ou presque, il y a plus d’équipes de gars que de filles, signe que les hommes aiment plus la compétition que les femmes. Certes, mais quand on regarde la féroce course aux diplômes universitaires, on note que les filles sont nettement meilleures que les gars. Et puis, dans les compétitions sportives, les participantes veulent tout autant gagner la médaille d’or que les gars, autre signe que les filles aiment se frotter à l’adversité.

Alors? Pourquoi puis-je me permettre d’avancer qu’en réalité les femmes ont, en général, plus l’esprit de compétition que les hommes? Tout simplement parce que j’ai mis la main sur une étude palpitante à ce sujet, qui prend avec brio le contre-pied de nos préjugés machistes…

Cette étude est intitulée Tiger women of chinese universities : An all-pay auction experiment on gender signaling of desire to win. Elle est signée par David Ong, professeur d’économie à la HSBC Business School de la Peking University, et Chen (Charlie) Zhuoqiong, étudiant à la même école de commerce. Elle montre – même si ses résultats sont préliminaires – que les femmes aiment gagner, oui, qu’elles aiment terriblement gagner, et même plus que les hommes…

Ainsi, les deux chercheurs ont procédé à une expérience révélatrice auprès de 582 étudiants – tant des hommes que des femmes – issus de trois grandes universités chinoises. Le principe était très simple. Chaque participant était invité à rester dans la salle de cours dix minutes de plus et, peut-être, à empocher une somme d'argent intéressante. Chacun recevait alors une enveloppe dans laquelle se trouvaient des instructions et un formulaire.

Il s’agissait d’une sorte de jeu de pari. Chaque participant était averti qu’il était mis en compétition avec un autre présent dans la même salle que lui, sans qu’il sache de qui il s’agissait au juste (parfois, un détail était fourni à son sujet, en haut à droite du formulaire, histoire de voir si ce détail influençait ou non le comportement du participant ; par exemple, le fait que son adversaire était un homme ou une femme). Il disposait d’une somme de 10 yuans (pour information, un professeur auxiliaire gagne en moyenne entre 10 et 15 yuans par journée de travail) et devait indiquer sur le formulaire la somme qu’il misait pour battre l’autre. La règle était on ne peut plus simple : celui qui misait la plus forte somme était déclaré vainqueur et empochait ce qui lui restait de son montant de départ, plus un extra de 10 yuans. (En cas d’égalité des paris, les deux se partageaient l’extra de 10 yuans, ainsi que ce qui restait de leur montant de départ.) Chaque participant avait quelques minutes pour réfléchir, puis devait indiquer le montant de sa mise sur le formulaire.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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