Les 3 conseils d'Obama à ses filles pour devenir un leader

Publié le 03/10/2017 à 06:06

Les 3 conseils d'Obama à ses filles pour devenir un leader

Publié le 03/10/2017 à 06:06

Barack Obama, avec ses filles Malia (g.) et Sasha. Photo: DR

Juste après avoir délivré – comme à son habitude – un admirable discours lors de l'événement Goalkeepers organisé la semaine dernière à New York par la Fondation Bill & Melinda Gates, l'ex-président américain Barack Obama s'est prêté bien volontiers à un Questions/Réponses décontracté, avec les organisateurs de l'événement. Et là, il a raconté comment sa femme, Michelle, et lui ont veillé à apprendre à leurs deux filles, Sasha, aujourd'hui 16 ans, et Malia, 19 ans, qu'il ne tenait qu'à elles de «changer le monde».

Il s'agissait là d'une extraordinaire leçon de leadership prodiguée par l'un des plus grands leaders de notre époque. Rien de moins.

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Voici, donc, ces trois conseils, aussi simples que géniaux, pour qui entend devenir, un beau jour, un leader digne de ce nom:

1. «Comprenez qu'assumer des responsabilités est un immense privilège»

«Quand elles étaient toutes petites, leurs responsabilités étaient également toutes petites. Comme "C'est à toi de nous dire quand tu dois aller sur le pot"», a-t-il confié, en éclatant de rire.

«Mais à mesure qu'elles ont grandi, leurs responsabilités ont, elles aussi, grandi», a-t-il ajouté, après avoir repris son sérieux.

C'est ainsi qu'elles ont été invitées à adopter «des valeurs fondamentales», comme «la gentillesse», «la considération», «l'empathie» et «l'ardeur au travail». Et à les mettre en pratique aussi souvent que possible dans leur quotidien. «Car ce sont là des outils qui nous permettent de changer le monde pour en faire un monde meilleur», a-t-il dit.

«Ce que Michelle et moi voulions, c'était de leur faire comprendre qu'assumer des responsabilités était un immense privilège. (...) Dès lors, les autres comptent sur toi, tu as une vraie influence et c'est justement ce qui peut te permettre d'apposer ta marque sur l'avenir. Dès lors, tu saisis que ce n'est pas la job d'autrui de changer le monde, mais ta job. Dès lors, tu acquiers une toute nouvelle éthique de vie», a-t-il expliqué.

2. «Comprenez que contribuer au changement peut se faire de mille façons»

D'après Barack Obama, les gens font trop souvent l'erreur de croire qu'il n'y a qu'une façon de faire une différence ou d'entraîner un changement, à savoir de prendre en mains les choses soi-même et de n'en faire qu'à sa tête. C'est-à-dire d'agir en chef, pour ne pas dire en "dictateur éclairé".

«En vérité, ce n'est pas ça, le leadership. Un vrai leader, ce n'est pas quelqu'un qui se met en tête de la parade et qui hurle plus fort que les autres. C'est plutôt quelqu'un qui apporte une contribution active au changement à sa mesure, en respectant son propre caractère, ses propres forces, ses propres valeurs», a dit l'ex-président américain.

Et d'illustrer : «On peut être un grand leader juste en faisant du mentorat pour une poignée d'enfants en difficulté à l'école. Ou encore, juste en travaillant pour une petite clinique locale», a-t-il dit.

«Si vous êtes un ingénieur génial, rien ne sert de vous aventurer à faire un grand discours, a-t-il poursuivi. Mieux vaut, pour vous, créer une application qui permettra de décupler l'impact d'une idée généreuse, de déclencher un immense changement positif.»

«Bref, voilà ce que j'ai tenu à enseigner à mes filles: contribuer au changement peut se faire de mille façons.»

3. «Comprenez que persévérer est la clé»

L'une des leçons de leadership que Barack Obama a lui-même eu le plus de mal à assimiler, ça a été de... faire taire son impatience. Car lorsqu'on entend mener à bien un changement, on est impatient de voir celui-ci prendre jour, sans quoi, on finit par se dire que tous nos efforts ne donnent rien. «Or, j'ai martelé auprès de mes filles que la clé du succès, c'était la persévérance», a-t-il dit.

«Quand on a l'impression que rien ne change, ou du moins pas aussi vite qu'on l'espérait, on est désappointé, on est frustré. C'est d'ailleurs ce que j'ai moi-même connu, très tôt, lorsque j'étais organisateur communautaire [dans le quartier noir défavorisé de Bronzeville], à Chicago. J'ai alors obtenu certaines victoires, comme la création de parcs publics, de programmes de soutien scolaire ainsi que de programmes d'apprentissage pour chômeurs, mais ce n'était jamais assez pour me satisfaire. J'avais toujours conscience qu'il y avait plein de choses à faire, à tel point que j'avais l'impression qu'au fond rien ne changeait vraiment», a-t-il raconté.

«Fort heureusement, j'ai fini par comprendre que ce n'était pas à moi seul de tout changer, que je n'avais pas à porter seul le fardeau des changements qui s'imposaient, que je n'étais pas là pour faire des miracles. Non, j'ai compris que j'étais là pour apprendre et, donc, pour générer des changements encore plus importants, fort de cette précieuse expérience», a-t-il poursuivi.

«Bref, j'ai tenté d'inculquer à mes enfants toute l'importance de la persévérance : ce n'est pas parce qu'on a l'impression de ne voir aucun changement, ou presque, résulter de ses efforts que tout cela est pour autant inutile. Il y a l'expérience ainsi acquise, laquelle peut nous permettre de persévérer dans la bonne voie et, même, de nous attaquer à des changements encore plus grands», a dit Barack Obama.

Voilà. Tels sont les trois conseils prodigués par l'ex-président américain à ses filles. Tels sont, en fait, les trois conseils dont nous ferions bien, vous comme moi, de nous inspirer jour après jour pour devenir de meilleurs leaders, à notre petite échelle.

En passant, Barack Obama a dit dans le discours d'adieu qu'il a tenu à Chicago en janvier 2017 : «Je vous demande de croire non pas dans ma capacité à changer les choses, mais dans la vôtre».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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