Leaders, voici comment créer une bonne ambiance de travail!

Publié le 09/10/2018 à 06:09

Leaders, voici comment créer une bonne ambiance de travail!

Publié le 09/10/2018 à 06:09

L'une des idées d'Ogilvy, c'est de miser sur la décontraction... Photo: DR

Soyons honnêtes, nous avons tous des petits secrets bien gardés. Des pépites d’or que nous gardons jalousement, dans l’espoir d’être les seuls à en tirer profit. Pas vrai ?

Eh bien, j’ai décidé aujourd’hui de partager une de mes pépites secrètes avec vous ! Si, si… Cette pépite s’intitule The Unpublished David Ogilvy (Profile Books, 2014) et est composée de notes éparses et oubliées prises, tout au long de sa carrière, par l’un des acteurs majeurs de l’industrie publicitaire d’après guerre, le fondateur de l’agence Ogilvy & Mather, l’homme qui a, dit-on, inspiré le rôle de Don Draper dans la télésérie américaine Mad Men.

C’est qu’on y trouve, page après page, des idées d’une intelligence foudroyante ; et donc, une inspiration sans cesse renouvelée. Je vais prendre un exemple lumineux pour vous en convaincre immédiatement.

En 1968, David Ogilvy a envoyé un mémo à tous les managers d’Ogilvy & Mather, à l’échelle de la planète. Il y soulignait que nombre d’entreprises avaient disparu pour la simple raison qu’il y régnait une ambiance de travail toxique pour les employés, et préconisait sept mesures concrètes à adopter pour éviter d’en arriver là :

1. Soyez toujours juste et honnête dans vos relations avec autrui. Car l'injustice et la malhonnêteté au sommet peuvent démoraliser [l’ensemble de l’entreprise].

2. N'engagez jamais de parents ou d'amis.

3. Virez sans hésiter ceux qui sapent l’ambiance au travail.

4. Partez en croisade contre le papier [et par suite, de nos jours, les courriels et les coups de fil]. Et encouragez plutôt chacun à exprimer ses désaccords en personne, face à face.

5. Détruisez le secret.

6. Découragez le braconnage.

7. Misez sur les rivalités fraternelles.

David Ogilvy a fondé l'agence de publicité Ogilvy & Mather. Photo: DR

Autrement dit, David Ogilvy demandait à ses managers de faire preuve des quatre vertus suivantes :

– Éthique. Il convient d’agir comme un modèle de probité et de veiller à ne jamais se trouver en conflit d’intérêts. Sans quoi, le moral des troupes en prend un méchant coup.

– Empathie. Il faut savoir se mettre à la place de l’autre, mais aussi faire en sorte que les autres en fassent tout autant. Et donc, cultiver sans relâche le contact humain.

– Transparence. Au travail, les petits magouilleurs tirent toujours profit de la moindre zone d’ombre pour enregistrer des gains au détriment des autres, en particulier leurs collègues. D’où l’importance d’annihiler toute forme de secret (ex. : ne pas garder d’information confidentielle si cela n’est pas absolument nécessaire), et surtout, de braquer les projecteurs sur les mauvais agissements des uns et des autres (ex. : un vendeur qui tenterait, en douce, de marcher sur les plates-bandes d’un autre vendeur de l’entreprise).

– Compétitivité. Il convient également d’avoir le goût de gagner ensemble, et par suite d’instaurer une saine émulation entre les membres de l’équipe, voire entre équipes. L’idée est d’amener chacun à donner son 110% en exprimant ses talents propres en vue de l’atteinte de l’objectif commun. Ce qui peut se faire à condition que le manager se mette à agir en coach (qui comprend, conseille et soutient chacun), et non plus en petit boss (qui commande et contrôle). À noter que, le cas échéant, celui-ci doit se montrer intraitable envers les brebis galeuses, à savoir les membres de l’équipe qui nuisent plus qu’autre chose à la mission commune (par exemple, à force de jouer personnel au lieu de jouer collectif).

Parfait. Maintenant qu’on dispose des principes gagnants pour créer une bonne ambiance de travail, que doit-on faire pour les concrétiser ? C’est bien simple, il suffit de les suivre à la lettre, jour après jour : chaque décision, chaque action doit les respecter scrupuleusement, et finir par devenir une habitude à laquelle on ne songe même plus une seule seconde. Et il faut, bien entendu, les inculquer aux autres, comme le dit David Ogilvy :

«La meilleure façon de motiver quelqu’un à devenir un créateur de bonne ambiance au travail est de lui confier le plus de responsabilités possible, note-t-il plus loin. Traitez les membres de votre équipe en adultes, et ils grandiront. Aidez-les lorsqu’ils sont en difficulté. Soyez affectueux et humain, jamais froid et impersonnel.»

Et de poursuivre, à propos de l’intérêt d’œuvrer dans son champ de compétences : «Je crois fermement à l’adage écossais qui veut que «travailler dur n'a jamais tué personne», dit-il. Les hommes meurent d'ennui, de conflits psychologiques et de maladies. Ils ne meurent pas de dur labeur. Par conséquent, plus votre personnel travaillera fort dans son domaine de prédilection, plus il sera heureux et en bonne santé.»

À cela s’ajoute un détail, d’importance : «Au travail, tuez la tristesse à coups d’éclats de rire, lance-t-il. Comment, au juste ? En chérissant l’inattendu et l’informel. En encourageant la décontraction et même l’exubérance. Et en vous débarassant dignement, le cas échéant, des chiens tristes, qui ont le chic pour plomber l’ambiance.»

Voilà. Leaders, vous savez à présent comment s’y prenait David Ogilvy pour créer une bonne ambiance de travail au sein de son agence, qui était considérée comme la «Google» de l’époque, c’est-à-dire l’entreprise où toutes les personnes talentueuses rêvaient d’évoluer. À vous d’en faire bon usage, à votre tour, histoire d’attirer et de retenir les talents d’aujourd’hui et de demain !

En passant, l’homme d’État israélien Shimon Peres a confié au Journal du Dimanche, en novembre 2013 : «Je ne me demande pas ce que je peux devenir, mais ce que je peux faire. C’est pourquoi, plutôt que de continuer à diriger, je préfère servir».

Découvrez mes précédents billets

Mon groupe LinkedIn

Ma page Facebook

Mon compte Twitter

Et mon dernier livre : 11 choses que Mark Zuckerberg fait autrement

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...