L'OCDE dénonce le calvaire des chômeurs au Canada

Publié le 28/08/2015 à 06:09

L'OCDE dénonce le calvaire des chômeurs au Canada

Publié le 28/08/2015 à 06:09

Des embûches insoupçonnées attendent le tout nouveau chômeur... Photo: DR

Chacun de nous a la même hantise : perdre son emploi - lorsqu'on en a un - parce que l'entreprise dans laquelle on évolue fait faillite ou réduit ses effectifs. Ce qui arrive bel et bien chaque année en moyenne à 2,2% des employés canadiens ayant au moins un an d'ancienneté. Mais ce que l'on sait moins en général, c'est le calvaire qui en découle pour les individus concernés. Oui, un calvaire, le terme n'est pas excessif, comme vient de le mettre en évidence de manière éloquente l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans une étude intitulée Retrouver du travail au Canada. Un calvaire qui de surcroît pourrait ne pas l'être, si quelques mesures concrètes préconisées par les auteurs de l'étude étaient adoptées par le Canada.

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Ainsi, à peine la moitié des licenciés économiques retrouvent un emploi dans un délai d'un an, et moins des deux tiers dans un délai de deux ans, d'après les données de l'Organisation. En guise de comparaison, il s'agit là d'un taux de retour à l'emploi moins bon que ceux en vigueur en Australie, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Suède, et à peu près comparable à ceux observés en Corée du Sud et au Japon.

Ce n'est pas tout. En effet, 1 licencié économique au Canada sur 5 subit dès lors une baisse de son salaire horaire de 25% ou plus. En moyenne, les revenus réels annuels, à l'exclusion des indemnités, chutent littéralement de 60% l'année suivant la perte d'emploi! Comment expliquer une telle dégringolade? Les experts de l'OCDE voient là la combinaison de trois facteurs :

> Un salaire horaire moins élevé dans le nouvel emploi;

> Un nombre annuel d'heures travaillées moins important en raison de la période de chômage;

> Un temps de travail inférieur dans le nouvel emploi.

À noter que ces deux derniers facteurs pris ensemble représentent, au cours de l'année suivant le licenciement, l'équivalent d'une perte de de presque sept mois du salaire annuel de l'emploi précédent.

Les principales victimes? Ce sont les employés expérimentés, à savoir ceux ayant une longue ancienneté, «surtout en période de récession économique». Parce qu'il leur est beaucoup plus difficile de retrouver un emploi après un licenciement. Parce que, lorsqu'ils en retrouvent tout de même un, leur nouveau salaire est alors sensiblement inférieur au précédent. Et parce que souvent l'emploi retrouvé est à temps partiel, alors que le précédent était en général à temps plein.

Bon. Certains d'entre vous diront qu'il n'y a là rien de nouveau, qu'ils savaient tout ça depuis fort longtemps. Peut-être. Mais à ceux-là j'ai une question à leur poser : saviez-vous également qu'il serait tout à fait possible de ne pas faire un cauchemar de cette période de vie qui est déjà difficile à traverser en soi? Oui, saviez-vous qu'il suffirait de pas grand-chose pour permettre à chaque licencié économique - en particulier les plus vulnérables d'entre eux (les employés expérimentés) - de rebondir plus aisément? Hum, ça, je pense que non, vous ne le saviez pas. Voici les explications de l'Organisation...

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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