Êtes-vous au bord du burn-out?

Publié le 11/12/2018 à 06:09

Êtes-vous au bord du burn-out?

Publié le 11/12/2018 à 06:09

L'un des signes, c'est la tendance au repli sur soi... Photo: DR

Le temps des Fêtes approche à toute vitesse, et vous avez encore mille et une choses à faire avant de partir en congé. Une pensée ne cesse de vous tarauder : «Comment vais-je faire pour tout boucler à temps ? Jamais je n’y arriverai…» Est-ce que je me trompe ? Hum, je sais bien que non…

Une interrogation se dissimule derrière tout ça, que personne n’ose vraiment se poser de peur de la réponse : «En vérité, suis-je au bord du burn-out ? Vais-je droit dans le mur à toujours vouloir en faire davantage ?»

Comment le savoir ? Il se trouve qu’en rangeant de vieux papiers sur mon bureau je suis tombé sur le numéro hors-série du magazine français Management en date de mars-avril 2018, intitulé Le Guide du bien-être en entreprise. Et en le feuilletant, j’ai déniché un article fascinant sur le sujet, qui présentait notamment un petit questionnaire permettant de savoir si l’on est en train de surchauffer au travail, ou pas.

Ce questionnaire, le voici :

1. Le matin, quand vous vous levez, vous sentez-vous encore fatigué ?

2. Avez-vous des difficultés à vous concentrer dans la journée, ou encore mettez-vous plus de temps pour accomplir les mêmes tâches ?

3. Vous sentez-vous de plus en plus irritable ou agacé au travail?

4. Les situations du quotidien au travail vous semblent-elles de plus en plus insurmontables ?

5. Vous sentez-vous frustré par votre travail, ou à tout le moins pas assez reconnu ?

6. Vous sentez-vous en situation d’échec, ou vous considérez-vous carrément comme une personne sans valeur ?

7. Avez-vous du mal à prendre soin de vous (plus envie de vous raser, de vous habiller,…) ?

8. Avez-vous du mal à être attentif à vos collègues et même à vos proches?

9. Avez-vous du mal à sourire ou à rire ?

10. Avez-vous envie de partir très loin, de ne plus voir personne et de ne plus avoir de pression ou de responsabilités ?

Prenez-le temps de répondre à chacune de ces questions. C’est fait ? Parfait, maintenant vous pouvez lire ce qui suit :

> Si vous avez répondu «oui» à la grande majorité de ces questions, c’est le signe que vous êtes bel et bien en surchauffe au travail. Il est temps de corriger le tir, en cherchant de l’aide (auprès de votre manager, du responsable des ressources humaines, d’un médecin,…).

Bon. Il se peut que vous doutiez de l’efficacité réelle d’un tel questionnaire, et je dois dire que j’abonde dans le même sens que vous si tel est le cas : 10 petites questions n’ont pas une véritable valeur scientifique ; toutefois, elles peuvent tirer une salutaire sonnette d’alarme chez certains, j’en suis convaincu.

D’où l’intérêt d’un texte connexe du magazine Management, intitulé Prévenir le burn-out. C’est que celui-ci permet d’apprendre à repérer les signes précurseurs de la surchauffe professionnelle, et donc, d’agir avant qu’il ne faille guérir.

Ces signes, les voici :

> La phase d’alarme

– Surmenage. Après une longue période d’hyperactivité, allant souvent de pair avec un réel plaisir à accomplir ses tâches, commence le stade de la surchauffe.

– Grosse fatigue. L’état de stress devient chronique. Au-delà de six mois d’affilée, il finit par épuiser le corps. Les répercussions sont non seulement physiques, mais aussi psychiques.

– Premiers symptômes. Maux de tête, de dos, troubles visuels : à ce stade, ces signaux d’alerte, non spécifiques d’une pathologie précise, sont rarement reliés à un possible burn-out.

– Indicateur à surveiller. L’humeur : irritabilité ou cynisme, ponctué de phrases désabusées comme «Ça ne sert à rien…» Colères, voire pleurs, incontrôlés.

> La phase de résistance

– Acharnement. Fatigué, et donc moins efficace, le salarié redouble d’efforts plutôt que de lever le pied ou de demander de l’aide. Iul entre dans un cycle d’acharnement et de travail compulsif.

– Désocialisation. Vacances, fins de semaine, soirées : le travail occupe une place toujours plus grande. La sphère familiale est délaissée ainsi que les activités sociales et amicales.

– Isolement. Le salarié s’enferme dans la solitude et le déni. À ce stade, seuls ses proches sont généralement en mesure de donner l’alerte.

– Indicateurs à surveiller. Horaires et délais. Arrivées au bureau dès potron-minet, départs tardifs, dossiers emportés les fins de semaine, congés non pris ou repoussés, délais non tenus… et bien sûr fatigue extrême, maux de dos ou de ventre.

> La phase de rupture

– Désillusion. Le plaisir s’estompe. Le corps atteint ses limites. Le travail du salarié s’en ressent et ses efforts sont de moins en moins reconnus par sa hiérarchie et ses collègues. Fatigué et déçu, il commence à perdre espoir et entre en phase d’autodévalorisation. Son anxiété augmente et son estime de soi diminue.

– Troubles apparents. Les insomnies deviennent chroniques et des pathologies nouvelles apparaissent : hypertension, eczéma, infections,… La dérive devient visible, car le comportement change : agressivité, apathie, indifférence,…

– Expédients. Pour tenir, certains se tournent vers les substances chimiques : somnifères, tranquilisants ou stimulants pour mener à bien leurs activités quotidiennes.

– Indicateurs à surveiller. Repli sur soi et absentéisme. Les déjeuners et les pauses-café avec les collègues se raréfient, tandis que les arrêts maladie – courts, mais de plus en plus rapprochés – se multiplient. Évitement du travail avec les autres, puis arrêts longs de plus en plus fréquents.

> La phase de burn-out

–  Effondrement. Épuisé sur les plans émotionnel, physique et psychique, le salarié craque. Ayant brûlé toutes ses réserves, il n’est plus capable de travailler.

–  Maladie. Crise de panique, atonie ou, pis, accident cérébral ou cardique. Certains plongent dans la dépression, d’autres deviennent violents. Prudence !

–  Traitement. Un arrêt de travail, avec suivi médical et psychologique, aidera à retrouver un équilibre.

Voilà. L’intérêt de cette liste, me semble-t-il, est d’être claire et précise. Voire rassurante. En effet, elle montre que ce n’est pas parce qu’on présente certains signes inquiétants que nous sommes au bord du gouffre : il se peut qu’on ait eu un trimestre ou un semestre hyperchargé, et ressentir en conséquence une grosse grosse grosse fatigue ; ce qui est tout à fait normal. Il nous suffit dès lors de lever franchement le pied, en en parlant en toute transparence à son manager et à ses collègues, et de profiter des temps des Fêtes pour décrocher complètement – je souligne, complètement –, et tout devrait aller pour le mieux par la suite, par exemple au début de 2019.

Cela étant, si vous notez grâce à cette liste que les symtômes que vous présentez figurent en grande partie dans la phase de rupture, là, bien entendu, il convient de prendre les choses au sérieux. Et de corriger le tir sans tarder, soit de demander de l’aide à la personne idoine.

En passant, le philosophe grec Épicure aimait à dire : «Ce n’est pas tant l’aide de nos amis qui nous aide que notre confiance dans cette aide».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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