Découvrez l'incroyable puissance des paroles aimables!

Publié le 04/01/2016 à 09:09

Découvrez l'incroyable puissance des paroles aimables!

Publié le 04/01/2016 à 09:09

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J'aimerais, en ce tout premier billet de 2016, exprimer ma gratitude envers une personne exceptionnelle. Une personne que j'admire profondément, tant elle est intelligente et drôle à la fois, tant elle est pertinente et décalée à la fois, tant elle est charmante et pudique à la fois.

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Qui est cette personne? C'est Micael Dahlén.

Micael Dahlén est professeur à l'École d'économie de Stockholm. (Crédit: Emma Svensson)

Je sais, ce nom ne vous dit sûrement rien. D'où ma furieuse envie de vous le faire connaître. Brièvement dit, Micael Dahlén est :

> Un Suédois barbu aux longs cheveux noirs qui s'est fait tatouer un coeur et des étoiles dans le cou et qui met du noir sur les ongles;

> Un professeur de l'École d'économie de Stockholm (Suède) désigné par The Economist comme l'un des meilleurs profs du monde;

> Un conférencier hors-pair, régulièrement désigné comme le conférencier le plus hot en Suède et ailleurs sur la planète (Google et autres Samsung, Deloitte et Fujitsu se l'arrachent);

> Mon ami Facebook;

> Un auteur à succès, notamment d'un roman de science-fiction.

C'est clair, Micael Dahlén est un original pur jus. Mais un original de génie. Je pèse mes mots. Et pour vous en convaincre, je vais me faire un plaisir de partager avec vous l'une de ses dernières chroniques pour le quotidien suédois Götesborgs-Posten. Une chronique intitulée 'Här är oren som kan lysa upp hus'.

(Je vous rassure, je ne parle pas plus le suédois que vous! Mais connaissant bien le bonhomme, je suis en mesure de vous décoder le charabia que m'ont donné différentes traductions automatiques, et d'être ainsi en mesure de vous communiquer les étincelles d'intelligence qui s'y trouvent.)

Dans cette chronique, Micael Dahlén indique ceci, en substance :

«Saviez-vous que plus il fait froid, plus nous nous sentons solitaires? Des expériences ont été menées à ce sujet. Une équipe de chercheurs a ainsi demandé à des gens d'entrer chacun dans des pièces chauffés à différentes températures et a découvert que plus la température était basse, plus les gens se sentaient seuls. Et surtout, qu'il ne faut pas grand-chose pour que notre sentiment de solitude s'accroisse: une variation d'un dixième de degré suffit pour augmenter notre solitude de manière notable!

«Comment expliquer ce phénomène? Par une erreur d'interprétation de notre cerveau. Ce dernier capte le fait que la température est basse et réagit à cela comme s'il s'agissait d'un danger potentiel. Or, que faisons-nous face au danger? Comme nous sommes avant tout des 'animaux sociaux', nous cherchons instinctivement la protection des autres. Et comme la personne est seule dans la pièce, son sentiment de solitude en est décuplé. C'est aussi bête que ça.

«Quand j'ai appris tout cela, j'ai pensé à nous, à notre pays, où le froid est souvent cuisant, l'hiver. J'ai pensé au sans-abri qui mendie dans le froid et qu'on évite du regard, et à l'horrible solitude qu'il doit alors ressentir. J'ai pensé à notre réflexe de surchauffer nos appartements dès les premiers froids venus, au bond brutal de nos factures d'électricité, qui témoignent, dans le fond, de l'ampleur de nos solitudes respectives, de notre pitoyable habitude de plonger dans nos cellulaires au lieu de parler avec ceux qui partagent le même toit que nous.

«Et je me suis demandé ce qu'il se produirait si nos regards se croisaient à nouveau, au lieu de se fuir. Si nous envoyions un mot doux à quelqu'un avec notre cellulaire, au lieu de faire défiler nerveusement les posts de notre page Facebook. Parviendrons-nous alors à réchauffer nos coeurs?

«Eh bien, devinez! Oui, devinez ce que j'ai fait pour m'en faire une idée! J'ai procédé à une expérience. J'ai réellement demandé à un millier de personnes de se souvenir de la dernière fois où quelqu'un leur a dit ou écrit quelque chose de gentil. Je leur ai demandé de se remémorer ce souvenir agréable. Puis, je leur ai fait remplir un questionnaire qui me permettait d'évaluer avec précision leur degré de solitude, et mieux, la température qu'il faisait dans la pièce où ils se trouvaient.

«Résultats? Des paroles aimables ont un effet considérable sur chacun de nous si elles ont été prononcées il y a de cela moins d'une semaine. D'une part, les gens à qui on avait dit quelque chose de gentil ressentent moins la solitude que les autres; d'autre part, ces gens-là surestiment la température réelle.

«Je suis allé encore plus loin. J'ai renouvelé l'expérience en plaçant des capteurs thermiques sur un millier d'autres participants. Cela m'a permis de découvrir que la température corporelle de ceux à qui on avait dit quelque chose de gentil était bel et bien un peu supérieure à celle des autres. Un écart qui était loin d'être infime: mes calculs m'ont montré que si l'on baissait d'autant la température des pièces d'une maison unifamiliale durant une année, cela équivaudrait à économiser l'énergie nécessaire pour éclairer cinq de ces maisons durant tout l'hiver!

«De quel mots gentils s'agissait-il, vous demandez-vous peut-être. Eh bien, de paroles aussi simples que "J'ai pensé à toi aujourd'hui", "Wow! Tu as vraiment de beaux cheveux", ou encore "J'ai adoré la blague que tu as sortie l'autre soir". C'est tout.

«Vous voyez? Vous voyez, à présent, la toute puissance des paroles aimables? Nous pourrions éclairer un grand nombre de maisons, l'hiver, rien qu'avec des mots gentils. Nous pourrions éviter de voir des coeurs se congeler sous nos yeux indifférents. Nous pourrions être enfin heureux, tous ensemble.

«Mais, au fait, qu'attendons-nous pour ça?»

Voilà. 2016 en est à ses débuts, vous venez tout juste de retrouver votre routine, et vous vous demandez bien comment vous pourriez vous y prendre pour vivre une année tripante. Et je crois bien que, l'air de rien, vous venez d'avoir la meilleure des réponses. Grâce à ce phénoménal Micael Dahlén.

En passant, le penseur américain Ralph Waldo Emerson disait : «Nos meilleures idées viennent toujours des autres».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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