Le sociologue brésilien Alberto Guerreiro Ramos a écrit en 1972 un ouvrage fort intéressant, Modelos de homem e teoria administrativa. Ce dernier met en évidence le fait qu'il y a trois sortes d'individus au travail, dans le monde moderne :
> L'opérationnel. C'est la façon dont le taylorisme pousse à voir l'employé : comme une "ressource" nécessaire à la production d'un bien ou d'un service.
> Le réactif. C'est une façon plus moderne de voir l'employé, à savoir comme une personne qui réagit à différents stimuli, qui s'adapte aux situations rencontrées, qui fait usage de toute son intelligence pour atteindre les objectifs qui lui sont fixés et ceux qu'il se fixe lui-même.
> L'entre-parenthèses. C'est un peu l'employé d'aujourd'hui et surtout celui de demain. Celui-ci a tendance à s'isoler derrière des "parenthèses", soit pour se préserver des agressions extérieures, soit pour se concentrer sur lui-même. Il ne vit pas pour autant dans ne bulle, bien au contraire. Il est très sociable, ultra-performant même, mais a la sagesse de s'extirper de la tempête quand il en ressent le besoin.
«L'entre-parenthèse est l'individu idéal pour intégrer le sumak kawsay dans la vie quotidienne. Car il remet en question les fondements de la société dans laquelle il évolue, en partant du principe que nous avons besoin, pour mieux vivre, de davantage de solidarité et d'harmonie», dit Francisco Salgado.
Petite question : l'entre-parenthèse ne vous fait-il pas penser à quelqu'un que vous connaissez? Ne correspondrait-il au profil des membres de la génération Y? Vous savez, ces moins de 30 ans qui commencent à entrer massivement sur le marché de l'emploi, à mesure que les baby-boomers partent à la retraite. Ces jeunes qui, entre autres, entendent travailler autrement, en ayant plus en tête l'épanouissement personnel au travail que la recherche d'un gros salaire?