Connaissez-vous le côté obscur du leadership?

Publié le 01/12/2011 à 10:01, mis à jour le 01/12/2011 à 09:55

Connaissez-vous le côté obscur du leadership?

Publié le 01/12/2011 à 10:01, mis à jour le 01/12/2011 à 09:55

Narcisse ne peut s'empêcher de s'admirer... Photo : DR.

BLOGUE. Petite pause. Oui, je vais prendre une petite pause du blogue «En Tête», le temps de rédiger un article sur le concept des évaluations 360 degrés pour le journal Les affaires. (En passant, si vous avez des cas concrets d’opérations d’écvaluation 360 degrés qui ont réussi, ou échoué - ou tout autre commentaire pertinent à ce sujet - n’hésitez pas à m’en faire part…)

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D’ici-là, je vais vous laisser avec un extrait d’un petit ouvrage fort intéressant : La Gestion par proverbe, de Louis Roquet (Fides, 2008), connu, entre autres, pour avoir été le président et chef d’exploitation de Desjardins Capital de risque.

L’extrait en question est intitulé «On ne peut pas faire d’omelette sans casser d’œufs»…

«Combien de massacres a-t-on justifié par ce petit proverbe culinaire! Combien de gestionnaires malhabiles ont maquillé leur balourdise derrière cette petite phrase?

«Que dire du gestionnaire qui, aussitôt arrivé à un nouveau poste, «réorganise» tout? Pour casser des œufs, il casse des œufs… mais fait-il une omelette pour autant?

«Et le gestionnaire qui congédie à la petite semaine, deux par-ci, trois par-là, sur une période de six mois, est-il en train de faire une omelette? À ce que je sache, la recette ne dit pas qu’il faut casser six œufs à raison d’un par semaine, ou d’un par mois!

«Est-ce le besoin de s’imposer, de faire voir qui est le «boss», qui amène certains gestionnaires à casser des œufs de façon malhabile ou arbitraire?

«Il existe des situations où l’on n’a pas le choix. L’entreprise coule à pic, vous avez un mandat de redressement, il faut agir, et vite. Le seul outil qui convienne, c’est la tronçonneuse, certainement pas le bistouri. On ne demande pas à un urgentologue de faire de la broderie en matière de sutures… Dans un tel cas, on est presque obligé d’être arbitraire pour détruire rapidement le système, la stratégie, les politiques et les habitudes qui ont amené l’entreprise au bord de la faillite.

«Mais quelle fierté y a-t-il, dans une entreprise saine, à créer un climat de terreur, de méfiance, de délation? Est-ce un succès quand, malgré des résultats financiers améliorés, on vide l’entreprise de sa substance, de sa culture?

«L’entreprise est un corps humain. Quand on veut le renforcer, on lui fait faire de l’exercice, on lui impose un régime sain. Mais on n’améliore pas un corps sain en l’amputant d’un membre ou en le martyrisant.

«D’où vient l’incapacité de certains gestionnaires à comprendre des choses aussi élémentaires, aussi vraies et évidentes pour d’autres? J’ignore pour quelles raisons, mais il me semble que la profession attire un nombre disproportionné de narcissiques… et les narcissiques de tout crin ont un trait commun : ils sont incapables de relations personnelles, leurs relations sont des relations d’objet. (…) Les narcissiques peuvent être très habiles séducteurs (d’où l’illusion qu’ils sont de vrais leaders), mais ils sont sans affect et destructeurs pour une organisation.

«J’en viens à me demander si, à force d’exiger une performance qui doit s’améliorer à chaque trimestre, coûte que coûte, à force de privilégier le court terme face au long terme, nous ne sommes pas en train de créer les conditions où seuls des missionnaires, des narcissiques ou des psychopathes, sans affect et avec des valeurs très élastiques, se sentiront attirés par le métier de gestionnaire.»

De quoi laisser songeur, n’est-ce pas? Quant à moi, ça m'évoque l'un des textes parus dans le tout dernier numéro du magazine Premium, intitulé Le côté obscur du leadership et signé par Malcolm Higgs, que vous pouvez télécharger gratuitement en cliquant sur l'hyperlien. Le côté obscur? Le narcissisme du leader...

À la semaine prochaine!

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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