Comment rendre votre travail vraiment épanouissant?

Publié le 23/03/2016 à 08:58

Comment rendre votre travail vraiment épanouissant?

Publié le 23/03/2016 à 08:58

Triper au travail, c'est tout à fait possible. Ça peut même vous arriver... Photo: DR

S'épanouir au travail. Nous en rêvons tous, mais sans savoir comment y parvenir, au juste. Nous nous disons vaguement qu'il nous faut, pour ce faire, se plonger dans des tâches nous permettant d'exprimer notre plein potentiel, ressentir une joie profonde à chaque petite victoire, ou encore avoir en tête un projet tripant dont on sait d'avance qu'il a toutes les chances d'être approuvé par la haute-direction. Et ce faisant, nous nous convainquons que l'épanouissement, c'est toujours pour demain, ou après-demain. Pas vrai?

La question saute dès lors aux yeux : «Que pourrions-nous faire pour corriger le tir?» Oui, comment pourrions-nous faire en sorte que l'on ait davantage de plaisir au travail? Plus précisément, comment pourrions-nous réunir les conditions nécessaires à un travail épanouissant?

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La bonne nouvelle du jour, c'est que je crois avoir trouvé une voie intéressante à explorer à ce sujet! Si, si... Je l'ai dénichée dans un livre intitulé Bonheur et leadership (Éditions AdA, 2015), signé par Louise Leroux, coach et professeure aux HEC Montréal. Il s'agit d'un truc ultrasimple pour savoir si le poste que vos occupez actuellement est propice à l'épanouissement, ou pas. Vous allez comprendre grâce à cet extrait...

«Idéalement, votre emploi devrait vous permettre de vivre des émotions positives et de vous épanouir sur le plan personnel et professionnel. Comment savoir si tel est le cas? En regardant s'il vous donne l'occasion de connaître à répétition l'état de flow.

«L'état de flow? C'est un concept élaboré par le psychologue hongrois Mihály Csíkszentmihályi, qui veut qu'on éprouve une sensation de plénitude lorsqu'on est totalement captivé par une activité qui nous procure du plaisir. Il nous procure un immense sentiment de joie intérieure. Dans le cadre du travail, il nous indique qu'on aime naturellement l'emploi qu'on occupe, que celui-ci correspond parfaitement à nos aptitudes. Qu'on a bel et bien le sentiment de contribuer à quelque chose de primordial, d'oeuvrer pour quelque chose qui a du sens. On se sent alors engagé et investi.

«Les caractéristiques précises de l'état de flow sont les suivantes :

> Adéquation. La tâche à accomplir représente un défi pour l'individu. Il existe un équilibre entre la difficulté de la tâche et les aptitudes de l'individu.

> Satisfaction. L'activité représente une source de satisfaction pour l'individu.

> Objectifs clairs et signifiants. Les attentes et les règles à suivre sont claires. Les objectifs visés sont atteignables. Ils sont, de surcroît, importants aux yeux de l'individu.

> Concentration. Le degré de difficulté de la tâche à accomplir demande un niveau élevé de concentration de la part de l'individu, au moment de l'exécution.

> Maîtrise de soi. L'individu sent qu'il est en plein contrôle de lui-même et de son environnement durant l'exécution.

> Rétroaction immédiate. L'individu est en mesure d'ajuster immédiatement so comportement, en fonction des difficultés rencontrées en chemin. Et ce, grâce au fait qu'il bénéficie d'une rétroaction directe et instantanée sur son travail.

> Conscience de soi. La conscience de soi semble disparaître d'elle-même, car l'individu et la tâche qu'il accomplit ne font dès lors plus qu'un.

> Temps. La perception du temps disparaît, elle aussi, d'elle-même, à cette occasion-là.

«Si vous connaissez cet état-là au plan professionnel, cela signifie qu'il y a un alignement parfait entre ce qui vous apparaît essentiel (valeurs, principes,...) et le travail que vous effectuez. Il est donc important de bien vous connaître et de vous écouter pour être en mesure d'évaluer si vous occupez un poste épanouissant, ou pour, au besoin, faire les choix professionnels qui peuvent vous permettre de corriger le tir. [...]

«Vous pouvez ainsi chercher un travail que vous aimez, ou vous pouvez tout aussi bien inverser le processus, et apporter de l'amour et du plaisir à votre travail!

«Indépendamment de la tâche à accomplir, certaines personnes éprouvent d'ailleurs un enthousiasme débordant dans leur travail. C'est qu'elles adoptent une attitude positive, du simple fait qu'elles ont pris conscience de l'importance et de la valeur ajoutée de leur contribution. [...]

«Dans leur quête de sens et d'accomplissement de soi, elles en sont venues à considérer que cette quête était davantage «le travail d'une vie» qu«une vie au travail». Elles ont noté que certaines activités qui donnaient un sens à leur vie étaient indépendantes de leur travail, et ont, en conséquence, décidé de les intégrer à leur quotidien au travail. Elles ont compris que leur carrière n'était qu'un aspect du «travail d'une vie», et qu'il convenait de ne pas la négliger pour autant, bien au contraire.

«Elles ont regardé de façon plus globale leurs différentes activités, afin de leur permettre de se chevaucher. Car le «travail d'une vie» commence d'abord par «sa vie», et quand on adopte cette perspective, cela relativise l'importance que l'on accorde à chacune de nos sphères d'activités.

«C'est fort simple : vous vous enrichissez toujours à regarder votre vie sous une multitude de facettes, et à en jouer.»

Voilà. Vous disposez à présent d'un bon moyen pour savoir si le poste que vous occupez peut vraiment vous donner l'occasion de vous épanouir, ou pas. Et mieux, d'améliorer la situation, le cas échéant.

Comment? Comme ceci :

> Qui entend s'épanouir vraiment au travail se doit de cultiver ses possibilités réelles d'atteindre l'état de flow en travaillant. Il lui faut faire l'inventaire des conditions qui sont bel et bien remplies, en s'appuyant sur la liste dressée par Louise Leroux (cf. ci-dessus). Puis, s'arranger pour que toutes les conditions soient réunies si elles ne le sont pas d'ores et déjà. Par exemple, si des objectifs clairs et signifiants font défaut, il convient d'en parler avec les membres de son équipe pour y remédier tous ensemble; etc. Et le tour sera joué!

En passant, l'écrivain québécois Roger Fournier a dit dans Les Sirènes du Saint-Laurent : «Le bonheur, fruit de la conscience épanouie».

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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