Comment rendre votre équipe fière et unie?

Publié le 18/03/2019 à 06:06

Comment rendre votre équipe fière et unie?

Publié le 18/03/2019 à 06:06

Être heureux et efficace au travail, c'est possible! [Photo: Helena Lopes/Unsplash]

Vous évoluez au sein d’une équipe où chacun tire – plus ou moins discrètement – la couverture à lui. Pis, vous en êtes le leader. Et vous sentez, au fond de vous-même, que cette situation pourrit votre quotidien au travail.

Que faire? Je vous suggère d’adopter l’un des quatre trucs proposés par Daniel Pink dans son tout dernier livre, «Le Bon moment – La science du parfait timing» (Flammarion, 2019). Quatre astuces issues d’anecdotes vécues et de sa synthèse des dernières recherches en psychologie et en neurosciences. Quatre idées aussi simples que géniales, à l’image de l’ensemble du livre, qui regorge d’enseignements et de conseils pratiques judicieux.

Voici, donc, ce que l’ex-rédacteur des discours d’Al Gore, alors vice-président des États-Unis, devenu auteur à succès (ex. : «Convainquez qui vous voudrez», «La Vérité sur ce qui nous motive», etc.) suggère :

1. Répondez rapidement aux courriels

«Lorsque j’ai demandé à David Simmons, le chef de chœur de la Chorale du Congrès, quelles stratégies il utilisait pour instaurer un sentiment d’appartenance, j’ai été surpris par sa réponse : «Ben… Il suffit de répondre aux courriels des chanteurs», a-t-il dit.

«Or, cette intuition est corroborée par la recherche.

«Le temps de réponse à un courriel est un excellent indice pour juger de la satisfaction éprouvée par des employés à l’égard de leur patron, selon une étude menée par Duncan Watts, à l’époque sociologue à l’Université de Columbia et à présent membre du département de R&D de Microsoft. C’est que plus le patron met longtemps à répondre au courriel, moins les membres de son équipe sont satisfaits de lui.»

2. Racontez des histoires qui parlent de luttes

«Le storytelling est un bon outil de cohésion. Mais attention, l’histoire de votre équipe ne doit pas forcément se nourrir de victoires et de triomphes. La mise en récit de l’échec et du doute permet aussi de bâtir le sentiment d’appartenance.

«Gregory Walton, de Stanford, a établi que ce type d’histoire peut avoir des effets positifs sur les individus potentiellement marginaux, par exemple, les femmes oeuvrant dans un milieu masculin, ou des étudiants de couleur dans une université majoritairement blanche. Le simple fait de lire le témoignage d’un autre étudiant dont la première année ne se serait pas déroulée comme prévu, mais qui a fini par trouver sa place, peut faciliter le sentiment d’appartenance.»

3. Instaurez des rituels de groupe

«Les équipes solidaires et bien coordonnées ont toutes des rituels pour les aider à se fondre dans l’identité collective et à entretenir le sentiment d’appartenance. Néanmoins, tous les rituels ne font pas preuve de la même efficacité.

«Ceux qui fonctionnent le mieux sont l’initiative de personnes internes au groupe, et non ceux dont l’exécution est imposée verticalement. Pour les rameurs, c’est par exemple une chanson scandée à l’échauffement. Pour les choristes, un café où se rassembler avant chaque répétition.

«Ainsi que l’a découvert Robb Willer, de Stanford, «les fonctions sociales liées au travail sont moins efficientes si elles sont initiées par le manager. L’idéal est un rendez-vous défini par les employés eux-mêmes, à un endroit et à un moment qui conviennent à l’équipe». Ce sont les rituels organiques, et non pas les rituels artificiels, qui génèrent la cohésion.»

4. Essayez l’apprentissage collectif

«Au début des années 1970, Elliot Aronson et ses étudiants en psychologie sociale ont élaboré à l’Université du Texas une technique d’apprentissage coopérative, en réponse aux dissensions raciales dans les établissements de la ville d’Austin, suit à la fin de la ségrégation officielle en milieu scolaire. Ils l’ont baptisée «jigsaw classroom», ou classe en puzzle. La méthode s’est peu à peu implantée, et les professionnels de l’éducation ont réalisé qu’elle se prêtait à d’autres types de cohésion de groupe.

«Voici comment ça fonctionne :

«L’enseignant divise ses élèves en petits groupes de cinq. Puis, il divise la leçon du jour en cinq segments. Par exemple, si la classe travaille sur la biographie d’Abraham Lincoln, elle peut être partagée entre son enfance, ses premiers pas en politique, sa présidence & la guerre de Sécession, la Proclamation d’émancipation et son assassinat. Chaque groupe est responsable des recherches portant sur un seul de ces segments.

«Une fois les recherches effectuées, un membre de chaque groupe en rejoint un autre. Ainsi, il y a, par exemple, un élève qui a planché sur le segment Proclamation dans chacun des cinq nouveaux groupes. Et que fait-il ? Il partage tout simplement son savoir avec les autres. Ce qui permet à chaque nouveau groupe d’avoir une image complète de la leçon du jour. Du coup, la réussite de chacun dépend à la fois de sa contribution propre et de celle de ses partenaires.

«Il va de soi que cette technique est tout à fait adaptable au cadre professionnel.»

Voilà. Vous disposez à présent de quatre trucs suggérés par Daniel Pink pour rendre votre équipe fière et unie. Pour atténuer le réflexe des uns et des autres de toujours tirer la couverture à eux. Bref, pour booster l’engagement de chacun envers l’équipe et sa mission collective. À vous d’en faire bon usage!

En passant, le penseur français Pierre Leroux a dit dans De l’humanité, de son principe et de son avenir : «L’homme est un animal transformé par la raison et uni à l’humanité».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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