Comment empêcher le stress de vous nuire à tout jamais?

Publié le 17/03/2017 à 06:06

Comment empêcher le stress de vous nuire à tout jamais?

Publié le 17/03/2017 à 06:06

Il existe un truc ultrasimple, qui n'est pas de la science-fiction... Photo: Matrix

Soyons honnêtes, nous sommes tous stressés au travail. Il suffit que le boss déboule à notre bureau pour une demande de dernière minute, qu'un client appelle à l'impromptu pour exprimer son mécontentement, ou encore que l'ordinateur plante à quelques minutes d'une réunion cruciale pour que, tout à coup, la température de notre corps se mette à grimper en flèche, le coeur se mette à battre la chamade et la sueur se mette à couler, glaciale, le long de notre colonne vertébrale. Pas vrai?

Du coup, nous adorons détester le stress, plus précisément tout ce qui peut potentiellement nous stresser (un boss toujours sur les nerfs, une collègue qui nous sort par les trous de nez, un client atrabilaire, etc.). Et ce, en dépit du fait qu'en vérité le stress est une nécessité – pour ne pas dire un bienfait – dans notre quotidien, en particulier au travail : c'est qu'il y a, dit-on, le bon stress, celui qui permet, par exemple, au champion de décrocher l'or aux Jeux olympiques, étant parvenu, lui, à donner son 150% au moment fatidique, celui de la finale; oui, ce fameux bon stress qui, comme par magie, procure le petit supplément d'énergie nécessaire qui fait la différence entre celui qui va empocher l'or et ceux qui vont devoir se contenter de l'argent et du bronze.

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Comment, donc, recourir au bon stress et écarter le mauvais stress, le moment venu? L'interrogation paraît légitime, n'est-ce pas? Mais voilà, se poser cette question-là est, en soi, une énorme erreur! Si, si... Une erreur qui fera en sorte que vous ne parviendrez jamais à effacer les effets néfastes du stress : respiration saccadée, hausse du rythme cardiaque, augmentation de la tension artérielle, boule logée dans la gorge ou le ventre, bouffées d'angoisse, etc. Bref, une erreur fatale.

C'est ce que j'ai appris grâce à une étude fabuleuse, intitulée Re-conceptualizing stress: Shifting views on the consequences of stress and its effects on stress reactivity. Celle-ci est le fruit du travail de trois professeures de psychologie à l'Université Ryerson à Toronto (Canada) : Kristin Vickers, Maureen Reed et Marilyn Hadad, assistées de leur étudiante Jenny Liu. Regardons ça ensemble...

Les quatre chercheuses torontoises ont voulu savoir si la conception que chacun de nous avait du stress pouvait avoir la moindre incidence sur la façon dont nous le gérions. Voir surtout les côtés négatifs du stress nous amène-t-il ainsi à subir davantage le stress? Ou encore, voir surtout ses côtés positifs nous amène-t-il à en tirer profit, à l'occasion?

Pour s'en faire une idée, elles ont demandé à une centaine de personnes volontaires de bien vouloir regarder un vidéo sur le stress, puis de se prêter à une petite expérience stressante, histoire de voir comment ils réagissaient. Ce que ceux-ci ne savaient pas, c'était qu'il y avait trois vidéos distincts :

> Le mauvais stress. Dans le premier groupe, le vidéo en question se présentait comme un documentaire succinct sur le stress, mais en réalité il mettait l'accent sur ses effets négatifs. Il était, donc, biaisé.

> Le bon stress. Dans un autre groupe, le documentaire présenté mettait l'accent, lui, sur les effets positifs du stress. Il était biaisé, lui aussi.

> Le stress tel quel. Dans le dernier groupe, le documentaire décrivait tant les effets négatifs que les effets positifs du stress, de manière équilibrée. Il était, lui, réellement informatif.

Résultat? Attendez-vous à une grosse surprise :

> Avantage à l'équilibre. Ceux qui ont le mieux géré leur stress ont été ceux qui en avaient en tête une vision équilibrée. Et non pas ceux qui en avaient une vision négative ou positive. Pourquoi? Parce qu'avoir une vision biaisée du phénomène a amené les personnes concernées à adopter une attitude inadaptée à la situation stressante rencontrée : cela les a empêché de s'y adapter au mieux, alors même qu'ils en étaient a priori tout aussi capables que ceux qui y sont parvenus.

«Notre étude a mis en évidence un autre point fondamental, qui, lui, n'est pas une surprise : la grande majorité des participants – tout comme la population, en général – a un a priori négatif du stress. En conséquence, cette vision biaisée du stress que nous avons presque tous fait en sorte que nous réagissions mal, en général, aux événements stressants qui peuplent notre quotidien», notent les chercheuses dans leur étude.

La bonne nouvelle qui en découle saute aux yeux : il y a bel et bien moyen de tirer profit du stress que, vous comme moi, nous ressentons au travail! Un moyen, de surcroît, ultrasimple à mettre en application :

> Qui entend empêcher le stress de lui nuire à l'avenir se doit de plonger en lui-même, le moment venu. Lorsqu'il sent le stress le gagner à l'impromptu, il lui faut agir en quatre temps :

1. S'extraire mentalement de la situation présente (par exemple, en levant les yeux au ciel, l'air de rien).

2. Songer aux effets néfastes que le stress a habituellement sur lui (ex.: tremblements nerveux, paralysie intellectuelle, etc.), sans s'y attarder.

3. Penser aux effets positifs que le stress a déjà eu sur lui (ex.: la fois où il a effectué une présentation remarquable, en dépit de l'anxiété ressentie; la fois où, plein de fougue, il a osé déclarer sa flamme à celle qui est devenue la femme de sa vie; etc.).

4. Revenir mentalement dans la situation présente pour, à sa grande surprise, se sentir plus calme qu'à l'habitude, et par suite, plus apte de briller comme jamais.

C'est aussi simple que ça.

En passant, l'écrivain britannique Daniel Defoe a dit dans Robinson Crusoé : «La crainte du danger est mille fois plus terrifiante que le danger présent; et l'anxiété que nous cause la prévision du mal est plus insupportable que le mal lui-même».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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