À la recherche d'un nouvel emploi? Aïe, aïe, aïe!

Publié le 16/06/2016 à 06:18

À la recherche d'un nouvel emploi? Aïe, aïe, aïe!

Publié le 16/06/2016 à 06:18

Certains se dirigent droit vers une impasse, sans le savoir... Photo: DR

L'été arrive et avec lui, pour nombre d'entre nous, l'envie de renouveau. En particulier au travail. Comme l'idée, plus ou moins folle, de changer d'emploi. C'est qu'en général les tâches estivales sont moins ardues que d'habitude, si bien que ça peut laisser du temps pour regarder si l'herbe semble plus verte ailleurs, ou pas. Quant à ceux qui n'ont pas d'emploi, l'occasion est belle de profiter de l'été pour tâter le terrain ici et là, sachant que nombre d'employeurs vont a priori avoir besoin de renforcer leurs troupes pour leurs nouveaux projets de la rentrée.

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Le hic, c'est que les chances sont minces de trouver un nouvel emploi cet été. Très très minces. C'est du moins ce qui ressort du dernier sondage trimestriel du cabinet-conseil en ressources humaines Manpower. Au Canada, l'indice d'emploi concocté par Manpower — établi à partir de la différence entre le nombre des employeurs qui entendent recruter et celui de ceux qui songent à licencier — est de seulement 5% pour les trois prochains mois (pourcentage corrigé en fonction des fluctuations saisonnières). Il s'agit de son plus faible niveau depuis le quatrième trimestre de 2009, soit depuis ce qu'on appelle la Grande Récession.

À l'échelle du Québec, la situation semble guère meilleure puisque l'indice est de seulement 7%. Les industries les plus portées à recruter sont, par ordre d'importance :

> L'industrie manufacturière — biens durables (indice de 17%);

> La construction (12%);

> L'administration publique (12%).

Quant à celles qui sont le moins portées à embaucher (outre l'Éducation, bien sûr), ce sont :

> Le commerce de détail (6%);

> L'industrie manufacturière — biens non durables (6%);

> La finance, l'assurance et l'immobilier (7%).

À noter que certaines régions québécoises se démarquent par rapport aux autres. Par exemple, les chances de trouver un nouvel emploi durant les trois prochains mois semblent plus élevées dans les Cantons de l'Est, à Laval et à Québec. En revanche, là où elles sont les plus minces, c'est en Montérégie.

Ce n'est pas tout. L'intérêt décroissant des employeurs canadiens pour de nouveaux employés semble avoir des répercussions... sur les salaires!

«La faible demande des entreprises pour de nouveaux travailleurs est telle qu'elle semble bel et bien avoir un impact sur l'évolution des salaires, indique dans une note Benoît Durocher, économiste principal, de Desjardins. Ainsi, la croissance annuelle du salaire horaire moyen est descendue de 1,9% en mai, après avoir connu un rythme de croissance aux alentours de 3% au cours des derniers mois. Du coup, exprimée en termes réels, la variation annuelle des salaires n'est plus que de 0,3%.»

Résultat? Nous voilà peut-être même à l'orée d'un cercle vicieux, d'après M. Durocher : «La création d'emplois plus modeste, combinée au ralentissement de la croissance des salaires, pourrait se faire sentir sur les dépenses des ménages. Il s'agit là d'un risque important», dit-il.

Autrement dit, le fait que les employeurs aient moins envie d'embaucher entraîne les salaires de ceux qui ont un emploi vers le bas. En conséquence, chacun est amené à redoubler de prudence concernant ses dépenses. Ce qui va tout naturellement se traduire par moins de revenus pour les employeurs, qui auront par suite les coudées moins franches pour embaucher.

En résumé, cela faisait longtemps que la situation économique n'avait pas été aussi peu favorable aux nouveaux emplois. Si bien qu'il va vous falloir nécessairement rivaliser d'ingéniosité pour décrocher l'emploi de vos rêves d'ici la fin de l'année.

En passant, l'écrivain français Romain Rolland a dit dans L'Âme enchantée : «Même sans espoir, la lutte est encore un espoir».

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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