SAQ: pourquoi je dis non à la privatisation

Publié le 15/03/2017 à 10:30, mis à jour le 15/03/2017 à 10:57

SAQ: pourquoi je dis non à la privatisation

Publié le 15/03/2017 à 10:30, mis à jour le 15/03/2017 à 10:57

C'est sans doute la question que l’on me pose le plus souvent. Suis-je pour ou contre la SAQ? Devrait-on ouvrir le marché et laisser la libre concurrence opérer? 

C’est l’une des rares questions à laquelle je dois répondre en deux volets. Avec mon entreprise, je ne suis pas seulement un client de la SAQ, mais aussi un partenaire d’affaires.

Mes produits sont en vente dans toutes les SAQ de la province. En plus, j’y vais chaque semaine afin d’y faire mes achats.

Répondre en quelques lignes à cette question est assez difficile. Malgré tout ce qu’on entend sur le sujet, il n’y a pas de réponse évidente.

Lisez le blogue de François Pouliot à ce sujet: Privatisation de la SAQ, perd-on son temps?

En tant que client, je suis presque entièrement satisfait de la SAQ. À part les heures d’ouverture de certaines succursales qui ne reflètent pas mes habitudes de consommateur, je ne peux pas leur reprocher grand-chose.

Et pour mon entreprise, j’ai la chance de parcourir le monde afin de voir comment l’industrie se comporte.

Bonne chance pour trouver un vin chilien à Lyon, Bristol ou Milan. Bonne chance pour trouver le vin d’un petit producteur autrichien qui travaille en biodynamie à Dallas ou à Calgary.

Avec ses dizaines de milliers de produits, la SAQ offre une sélection incroyable à ses clients. Son pouvoir d’achat (pour plus de 400 succursales SAQ et des milliers de restaurants) nous permet d’avoir accès à certains produits de grande qualité.

Et que dire des prix?

L'affirmation voulant que les produits y soient toujours plus chers est, à mon avis, tout simplement fausse.

Oui, il y a certaines exceptions, surtout pour les vins d’entrée de gamme, mais généraliser ne mène nulle part. Saviez-vous que les spiritueux au Québec sont de loin les plus abordables au Canada?

En tant que société d’État, elle doit s’assurer de pouvoir offrir aux huit millions de Québécois une offre et une disponibilité aux quatre coins de la province.

L’immensité du territoire étant une réalité hors de notre contrôle, les gens d’Amos, de Mont-Joli ou de Sept-Îles ont, à quelques exceptions près, la même offre que les Montréalais.

Attention, je ne vois pas que la situation en rose!

Ce n’est pas parce que je suis contre la privatisation de la SAQ que je suis d’accord à 100% avec ce qu’ils font. Par exemple, je mettrais beaucoup plus d’emphase sur les produits d’ici, comme le fait d’ailleurs très bien la LCBO en Ontario.

Je permettrais à certains cavistes privés d’ouvrir des magasins spécialisés en scotches, vins bios, et j’en passe.

J'autoriserais aussi la commande unitaire (et non seulement en caisse) de vin en importation privée.

De petits changements faciles à effectuer qui démontreraient leur ouverture d’esprit. Après tout, la SAQ nous appartient. Elle devrait peut-être écouter un peu plus les citoyens québécois.

Pour ce qui est de ma relation en tant que partenaire d’affaires de la SAQ, je peux également vous dire que la situation n’est pas aussi dramatique que ce que certains le laissent entendre.

Certes, il y a des améliorations à apporter, mais la plupart des défauts à corriger (marges aux producteurs locaux, permettre la vente dans les lieux de production, par exemple) ne sont pas de son ressort, mais plutôt celui du gouvernement.

En somme, je dis non à la privatisation, mais oui au renouvellement et à la réinvention!

À propos de ce blogue

Je me suis lancé en affaires quelques jours après avoir gradué de l’Université de Montréal en science politique. Un peu par hasard, beaucoup par folie, je suis devenu entrepreneur sans trop savoir ce qui m’attendait. Bien que ma première expérience en affaires fut catastrophique, je suis tombé en amour avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je suis à la tête d’un des plus grand producteurs de spiritueux et prêt-à-boire en Amérique du Nord et ce ne sont pas les projets qui manquent! Depuis novembre 2015, je partage chaque semaine ici mes idées, mes opinions et ma vision sur le monde des affaires et les sujets de société qui m’interpellent. Bienvenu dans mon monde!

Nicolas Duvernois

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