Je veux acheter Juste pour Rire

Publié le 16/01/2018 à 14:41

Je veux acheter Juste pour Rire

Publié le 16/01/2018 à 14:41

Depuis quelques mois, tout comme vous tous d’ailleurs, j’assiste impuissant à l’effondrement de l’un des géants du divertissement québécois, le Groupe Juste pour Rire.

Pourtant, le 17 octobre dernier, le fondateur et président Gibert Rozon semblait être plus puissant que le Premier ministre lui-même. Commissaire du 375ème anniversaire de Montréal, Vice-président de la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain, star de la populaire émission «La France a du talent», tout semblait allez à la perfection.

Puis, dès le lendemain, commença une pluie d’accusations. Des accusations si graves, si sérieuses, si nombreuses et surtout si courageuses que l’abdication était la seule option. Le roi était mort en quelques secondes.

Les réactions furent immédiates. Boycott, rupture de contrat, annulation de tournée et j’en passe, le Groupe Juste pour Rire devait se départir au plus vite de Gilbert Rozon… et non l’inverse.

Les semaines passèrent et nous avons assisté à plusieurs offensives de la part de groupes d’humoristes ou de compétiteurs locaux afin de remplacer ou d’acheter le tout.

Malheureusement ce matin, tel que l’on peut s’apercevoir en lisant les différents articles sur le sujet, les négociations avec le Québec ont achoppé et nous sommes sur le point de perdre ce fleuron du divertissement et de la culture.

Attention, loin, très loin de moi le fait de vouloir protéger l’homme ou ses agissements, ce que je veux est de protéger le bien.

Juste pour Rire, c’est des années de travail afin de créer un géant de l’humour ayant des antennes en Amérique, en Europe et en Afrique.

Juste pour Rire, c’est des années de travail pour développer un des plus grands festivals de rue au monde attirant chaque année des centaines de milliers de visiteurs.

Juste pour Rire, c’est des années de travail pour bâtir une industrie de l’humour, donc de culture, digne des plus grands marchés. Il faut le dire et l’admettre, Juste pour Rire est un fleuron québécois qui doit rester propriété québécoise.

Non par nationalisme entrepreneurial, mais surtout par fierté culturelle. Le problème de Juste pour Rire est que ce n’est pas une entreprise qui vend des planches de plywood ou des parechocs en plastique. Le problème est que vendre Juste pour Rire est l’équivalent de vendre une partie de notre culture.

Par défaut, une entreprise culturelle appartient à ceux qui la font vivre. Croyez vous que des multinationales américaines du divertissement vont comprendre l’humour particulier d’André Sauvé ou les folies de Rachid Badouri?

Croyez-vous qu’ils vont investir autant pour créer des comédies musicales uniquement pour le marché du Québec? Ils feront semblant un certain temps et nous allons nous réveiller avec une gueule de bois très rapidement.

Voici pourquoi je veux acheter Juste pour Rire. Maintenant, entre vouloir et pouvoir il y a tout une étape. Il me manque hélas quelques millions: qui m’aime me suive!

 

À propos de ce blogue

Je me suis lancé en affaires quelques jours après avoir gradué de l’Université de Montréal en science politique. Un peu par hasard, beaucoup par folie, je suis devenu entrepreneur sans trop savoir ce qui m’attendait. Bien que ma première expérience en affaires fut catastrophique, je suis tombé en amour avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je suis à la tête d’un des plus grand producteurs de spiritueux et prêt-à-boire en Amérique du Nord et ce ne sont pas les projets qui manquent! Depuis novembre 2015, je partage chaque semaine ici mes idées, mes opinions et ma vision sur le monde des affaires et les sujets de société qui m’interpellent. Bienvenu dans mon monde!

Nicolas Duvernois

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