Finalement, je n'ai pas tout perdu après «la pire erreur de ma vie»

Publié le 01/02/2017 à 11:15, mis à jour le 01/02/2017 à 11:28

Finalement, je n'ai pas tout perdu après «la pire erreur de ma vie»

Publié le 01/02/2017 à 11:15, mis à jour le 01/02/2017 à 11:28

Photo: 123rf

«J’expliquais à notre conseiller que l’offre, telle que proposée, ne m’intéressait pas. En moins d’une seconde, il répondit plutôt agressivement que c’était la dernière offre, et que si je la refusais, ce serait la pire erreur de ma vie. »

Vous avez été nombreux à me demander ce qui est survenu à la suite de l’histoire que je vous ai racontée dans ma précédente chronique. Comme je l’écrivais, PUR vodka n’avait plus d’argent, malgré une forte croissance. Nous avions besoin d’un investisseur. Un entrepreneur nous a fait une proposition, mais il ne m’inspirait pas confiance. Après avoir refusé l’offre, mon conseiller m’a dit au téléphone que j’avais fait «la pire erreur de ma vie».

Vous imaginez comment je me sentais après l’appel. J’avais perdu l’appétit. J’étais blême, je me sentais faible, j’avais peur. Je croyais avoir pris la bonne décision, mais j’avais tout de même un doute. Avais-je vraiment pris «la pire décision de ma vie»? Avais-je travaillé tout ce temps pour rien? Allait-on faire faillite?

Les jours suivants, je me sentais comme un boxeur ayant subi une puissante raclée. Heureusement que nous n’avions pas de loyer commercial ou de salaires à payer, car notre compte était vide.

Optimiste de nature, je me suis dit que si je ne me reprenais pas en main, j’allais tout perdre. Il fallait que je bouge, et vite. Nous avions une belle entreprise qui n’avait pas besoin d’importants investissements en développement; la vodka existait déjà. Nous n’avions pas besoin d’attendre pour faire des ventes, nous vendions déjà. Nous peinions même à fournir à la demande : nous refusions des commandes par manque de bouteilles. Il était impossible que personne sur terre ne voie le potentiel de PUR vodka!

Il était minuit moins une. J’étais étouffé par les dizaines de milliers de dollars de dettes que j’avais accumulées pour l’entreprise au fil des années. En même temps, nous avions grandement besoin de commencer une nouvelle production de bouteilles afin de ne pas disparaître des rayons de la SAQ.

La rencontre

Quelques jours plus tard, j’étais avec ma femme Karolyne dans le bureau de mon avocat et je lui expliquais la situation. Après une bonne heure, il me dit qu’il avait quelqu’un en tête et qu’il allait le consulter.

J’étais content, mais inquiet. Je ne cherchais pas qu’un investisseur, je cherchais la perle rare. Je n’étais pas vraiment bien placé pour être exigeant, mais je n’avais pas mis tant d’énergie dans ce projet pour en perdre le contrôle pour une seule signature.

Dès ma première rencontre avec ce partenaire potentiel, ce fut un coup de foudre professionnel. Enfin, un homme d’affaires qui comprenait où on voulait aller et qui posait les bonnes questions! Celles qui nous rendent meilleurs. Celles sur le futur de la compagnie, plutôt que sur les détails superflus. Contrairement à certains investisseurs qui regardaient mon doigt quand je leur montrais la lune, lui, il regardait la lune et se demandait comment l’atteindre.

Quelques semaines plus tard, nous avions une entente sur la table qui plaisait aux deux parties. Une entente respectueuse des efforts que nous avions déployés depuis sept ans. Une entente qui nous permettait, finalement, d’entrevoir le futur de l’entreprise en années plutôt qu’en semaines. Nous avions fait un pas de géant et j’en étais fier.

Presque sept ans jour pour jour après avoir tapé le mot «vodka» dans Google, j’avais la confirmation que j’avais fait le bon choix de me lancer en affaires.

À propos de ce blogue

Je me suis lancé en affaires quelques jours après avoir gradué de l’Université de Montréal en science politique. Un peu par hasard, beaucoup par folie, je suis devenu entrepreneur sans trop savoir ce qui m’attendait. Bien que ma première expérience en affaires fut catastrophique, je suis tombé en amour avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je suis à la tête d’un des plus grand producteurs de spiritueux et prêt-à-boire en Amérique du Nord et ce ne sont pas les projets qui manquent! Depuis novembre 2015, je partage chaque semaine ici mes idées, mes opinions et ma vision sur le monde des affaires et les sujets de société qui m’interpellent. Bienvenu dans mon monde!

Nicolas Duvernois

Blogues similaires

Cinq secondes pour un destin

27/04/2022 | Anne Marcotte

BLOGUE INVITÉ. Même en temps de crise, on devrait toujours aller de l’avant en ne s’éloignant jamais de l’essentiel.

Serez-vous sobre en 2022?

BLOGUE INVITÉ. Avez-vous déjà réfléchi à l’impact environnemental de votre comportement numérique?

L’entrepreneur Big Brother?

16/11/2021 | Valérie Lesage

BLOGUE INVITÉ. Les outils informatiques qui analysent le travail des employés pourraient causer des problèmes.