Vendre les banques américaines?

Publié le 27/12/2009 à 10:42

Vendre les banques américaines?

Publié le 27/12/2009 à 10:42

BLOGUE.

Êtes-vous préoccupé par l'économie américaine? Si tel est le cas, vous devriez logiquement vendre vos titres bancaires américains, puisque ceux-ci dépendent largement de l'économie.

 Mais voici l'erreur typique commise par bien des investisseurs. Il s'agit d'investir par ''secteur'' au lieu de sélectionner des titres bien précis. Lorsque l'on entend parler des banques américaines, on songe souvent à Citigroup, Bank of America, Wells Fargo ou U.S. Bancorp, comme si le secteur ne contenait que ces noms. Il existe en fait plus de 8000 banques suivies par la FDIC (Federal Deposit Insurance Company). Nous sommes loin de la situation qui prévaut au Canada, alors que quelques méga-banques forment un oligopole.

Aux États-Unis, il est possible de tabler non seulement sur une reprise économique, mais aussi sur une certaine détérioration. Certaines banques profiteront fortement de la faiblesse des autres. Actuellement, le fait que la FDIC mette en faillites des institutions constitue une manne tombant du ciel pour celles qui sont solides.

La FDIC conclue des ententes fort intéressantes pour les banques qui désirent acquérir les actifs et les passifs des institutions en failite. Habituellement, ces ententes prévoient le recouvrement d'au moins 80% des futures pertes sur les prêts, et va même jusqu'à garantir un plafond de pertes maximales, de sorte que l'institution prenante sait d'avance quel sera le pire scénario.

Voici ce qu'a déclaré le président de la Nara Bancorp, qui a procédé à l'émission d'actions de sa compagnie récemment, justement dans l'espoir de bénéficier d'une entente avec la FDIC :

''There would be no incentive to make acquisitions if it weren't for the FDIC's loss sharing. Because the deal is so sweet, why do you want to take the risk outside of FDIC-assisted deals?"

 Évidemment, si vous pensez que d'ici 10 ans, les États-Unis auront disparu, presque tous les secteurs confondus constituent des risques importants. Comme le disait Peter Lynch, avant d'investir, il faut faire d'abord confiance à notre système, à notre pays (disons, pour être plus précis, un minimum de confiance. Il ne faudrait pas verser dans la naïveté non plus!).

Le message de ce blogue est le suivant : les entreprises d'une industrie ne sont pas toutes identiques. Il ne s'agit donc pas de savoir si on investit dans les banques, mais plutôt dans ''quelles'' banques.  

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

Les investigateurs financiers

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