Une façon farfelue de contrer Trump?

Publié le 27/08/2017 à 11:20

Une façon farfelue de contrer Trump?

Publié le 27/08/2017 à 11:20

Visuel de la collecte «Let's #BuyTwitter and #BanTrump». (GoFundMe)

Fatigué de voir des tweets envoyés par le président Donald Trump? C’est simple. Prenez le contrôle de la société Twitter (N.Y., TWTR), et fermez ensuite le compte de M. Trump.

Il s’agit du plan élaboré par une ex-agente de la CIA, Valerie Plame Wilson. Cela semble tellement invraisemblable que l’on croirait que c’est une blague. Or, Mme Wilson a eu une idée de génie pour parvenir à ses fins. Puisque prendre le contrôle d’une société dont la capitalisation s’élève à plus de 12G$US coûte cher, elle a fait appel au public pour financer son projet. Elle utilise la plateforme de GoFundMe afin de recueillir des dons. Objectif? La coquette somme de 1 milliard de dollars.

Jusqu’à maintenant, elle a récolté près de 80 000$ en 10 jours au moment d’écrire ces lignes. Vous pouvez suivre l’évolution de son financement sur ce site. Mme Wilson y explique ses motivations, à l’effet que la société Twitter refuse d’écouter les critiques et de procéder à la fermeture du compte du président. Les tweets de M. Trump font le tour du monde, et il les utiliseraient comme une arme. Ses commentaires à l’endroit de la Corée du Nord constitueraient un bon exemple, et pourraient être la cause d’une éventuelle guerre nucléaire.

Tout d’abord, admettons qu’elle réussisse à amasser le milliard de dollars, nous doutons fortement qu’elle puisse exercer assez de contrôle pour influencer la majorité des actionnaires. Elle ne détiendrait que 8% des actions. Nous devons nous rappeler que Twitter n’est toujours pas profitable à l’heure actuelle, sans compter que les ventes ont cédé 4,5% au dernier trimestre. Supprimer un compte aussi populaire que celui de M. Trump risque de ne pas plaire à la majorité des actionnaires. Ce compte comprend près de 37 millions d’abonnements, et figure parmi les 30 membres les plus populaires.

Donc, afin de vraiment prendre le contrôle de la société, il lui faudrait plutôt 6G$US. En outre, sachant qu’une personne tente d’amasser suffisamment d’actions sur le marché, ou par le biais d’une offre quelconque, les actionnaires actuels exigeraient probablement un prix bien plus élevé.

Deuxièmement, si M. Trump n’avait pas accès à Twitter, il tenterait d’utiliser d’autres médias. Peut-être que Mme Wilson devrait songer à collecter une fortune suffisante pour prendre le contrôle de tout le secteur!

Peut-être que Mme Wilson gagnerait en efficacité en mettant plutôt ses énergies à chercher à convaincre la population des dangers que représentent les commentaires du président, que ce soit par la publication d’articles, ou en créant un organisme qui adopterait une telle vocation. Toutefois, en y réfléchissant bien, l’idée de Mme Wilson ne s’avère peut-être pas si farfelue après tout. En cas d’échec, la somme récoltée sera versée à Global Zero, un organisme qui lutte contre la guerre nucléaire. Donc, si nous résumons: on parle d’elle dans les médias, son message est exprimé gratuitement sur un site, et elle amasse de l’argent qui servira à une cause qui lui tient à cœur en cas d’échec!

 

P.S.: La cerise sur le sundae: elle empoche le crédit de taxe qui vient normalement après avoir effectué un don.

 

Au sujet des auteurs du blogue: Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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