Pour contrer la corruption et le travail au noir

Publié le 17/05/2015 à 10:09

Pour contrer la corruption et le travail au noir

Publié le 17/05/2015 à 10:09

Charlie Munger, le partenaire d'affaires de longue date de Warren Buffett, s'avère un fervent défenseur de la théorie des incitatifs. Plus tôt cette année, il déclara au Daily Journal : «Si les incitatifs sont mauvais, le comportement des gens (ou des corporations) sera mauvais. Je vous le garantis.» 

Nous pouvons appliquer cette théorie dans bien des facettes du monde économique. Par exemple, prélever une taxe à la consommation constitue un revenu important pour la plupart des gouvernements. Toutefois, plus une taxe est élevée, plus les tentations pour développer un marché noir seront élevées lorsque c'est possible. Ce fut le cas avec les cigarettes. Il n'est pas bien difficile de convaincre deux parties concluant une transaction à verser dans l'illégalité lorsque tous les deux en sortent gagnants. Le vendeur ne paie pas d'impôts et n'a pas à produire une déclaration ainsi qu'un formulaire de remise de taxes. Quant à l'acheteur, il paie moins cher, alors qu'il ne retire aucun avantage à payer les taxes. Pour conclure ce genre de transaction, tout ce qu'il faut, c'est de l'argent comptant, qui ne laisse aucune trace!

Dans le monde de la rénovation, ne sous-estimons la force de ce mauvais incitatif. Le client économise 13% (15% par rapport au montant avant taxes) en n'exigeant pas de factures. Quant au contracteur, il peut même offrir un rabais additionnel à son client. S'il n'y a pas de taxes, il n'aura pas à payer d'impôts non plus!

Une solution au problème?

Notre gouvernement semble avoir tenté de contourner le problème en créant un crédit à la rénovation, équivalant en grande partie à l'avantage qui était conféré à l'acheteur. Toutefois, nous doutons de l'efficacité de telles mesures à long terme, puisqu'elles requièrent un certain travail de gestion pour le contribuable, qui doit en faire la déclaration dans ses impôts. Il deviendrait trop compliqué d'appliquer des crédits dans tous les secteurs où l'on soupçonne des transactions illicites.  En outre, un permis de la municipalité est souvent exigé pour les rénovations, et ces dernières peuvent conduire à une hausse de taxes. Voilà encore un autre incitatif pour chercher à ''cacher'' des dépenses. 

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