Michael Burry : un gestionnaire qui devient de plus en plus populaire

Publié le 08/05/2016 à 18:16

Michael Burry : un gestionnaire qui devient de plus en plus populaire

Publié le 08/05/2016 à 18:16

Mais qui est donc Michael Burry? Si vous avez visionné le film «The Big Short» récemment, ce nom vous rappellera le personnage incarné par Christian Bale. Peut-être avez-vous lu au sujet de ce gestionnaire de portefeuille dans le livre dont le film s’est inspiré «The Big Short : Inside the Doomsday Machine» de Michael Lewis. Ou encore, il existe une mince chance que vous vous rappeliez du blogue que nous lui avons dédié en 2010 (cliquer ici pour y accéder).

Si vous n’avez pas déjà vu le film cité ci-haut, nous vous le recommandons fortement. Nous assistons à une histoire vraie, avec les noms de plusieurs personnes qui ont été changés, sans toutefois nuire à son intégrité. Les scènes se déroulent comme dans tout bon film, mais avec certains passages du style «documentaire», où l’on prend le temps d’expliquer à l’auditoire le fonctionnement des produits financiers afin de bien comprendre les causes de la crise financière. On y a ajouté bien sûr une touche d’humour.

Le Dr. Burry, qui fit ses études en médecine avant de démarrer son fonds de couverture «Scion Capital LLC», croyait fermement que le marché hypothécaire subprime allait chuter drastiquement au moment où les taux d’intérêt prévus au contrat de nombreux prêts devaient être fixés à la hausse, soit dans la première moitié de 2007. En effet, une quantité impressionnante de ces prêts ont été émis à des conditions très alléchantes pour les emprunteurs. Le jeune gestionnaire de 35 ans envisageait un haut taux de défaut lorsque la période de ces conditions avantageuses allait prendre fin.

Entre 2005 et 2007, alors que son pari fit perdre temporairement de l’argent à son fonds, il dut composer avec le mécontentement des investisseurs qui craignaient de perdre gros. Le comble de leur désapprobation fut atteint lorsque Dr. Burry décida d’empêcher ceux-ci de retirer leur argent du fonds.

Le pari aboutit avec succès, mais le périple fut laborieux et pénible. Or, même après cette réussite, les clients du fonds ne démontrèrent pas de gratitude! Pourtant, entre 2000 et 2008, Scion Capital avait enrichi ses clients à la hauteur de 25% par an après frais, alors que l’indice S&P 500 avait procuré à peine 3% en incluant les dividendes.

Après avoir été absent de la gestion de portefeuille pendant 5 ans, alors qu’il gérait son propre argent, Dr. Burry est redevenu actif en 2013, et démarra «Scion Asset Management, LLC». Ces jours-ci, il s’inquiète d’une autre crise qui pourrait survenir. Il estime que les bas taux d’intérêt créent un environnement financier toxique. Comme le coût du risque est souvent fixé en fonction des taux d’intérêt, on se retrouve avec des modèles d’évaluation qui sont dysfonctionnels.

À n’en point douter, la tendance actuelle prend des proportions nettement exagérées. On parle de plus en plus de taux d’intérêt négatifs. Nous risquons d’assister, tôt ou tard, à de fortes turbulences! Espérons que cette fois-ci, les gens de la communauté financière accorderons plus de valeur aux opinions de ce gestionnaire rendu célèbre grâce au film.

 

Au sujet des auteurs du blogue: Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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