Les petites entreprises semblent chères au Québec

Publié le 27/05/2010 à 09:55

Les petites entreprises semblent chères au Québec

Publié le 27/05/2010 à 09:55

BLOGUE.

Nous avons rencontré des personnes cherchant à s'acheter un petit commerce au Québec. Il peut s'agir d'un restaurant franchisé ou bien d'une petite crèmerie indépendante.

Certains cherchent depuis 3 ans, et c'est souvent le même constat : lorsqu'une entreprise ne semble pas chère, c'est qu'il y a anguille sous roche. Cette situation nous fait penser au marché boursier en 2007, avant la débandade qui suivit. Il s'avérait ardu de dénicher des titres à prix raisonnable. Aujourd'hui, c'est tout le contraire, particulièrement dans les petites capitalisations aux États-Unis.

Nous pensons que le prix de biens des commerces est influencé par un facteur incontournable : les taux d'intérêt. À leur niveau actuel, ceux-ci permettent au vendeur de justifier des prix plus élevés. Ainsi, s'il y a 10 ans, un commerce devait générer un rendement de 15% sur le capital, on peut facilement se contenter de 9%, et se rattraper en contractant un prêt à bas taux.

Qui plus est, les propriétaires sont souvent moins motivés à vendre, car en prenant leur retraite, à quel pourcentage de rendement vont-ils pouvoir placer leur argent? Aussi bien garder le commerce pendant quelques années de plus.

Il y a aussi le phénomène des courtiers en entreprises. Beaucoup de vendeurs passent maintenant par un courtier, mais parfois, le propriétaire n'est pas vraiment intéressé à vendre. Il peut s'agir tout simplement d'une situation où le courtier a approché le propriétaire, afin de lui dire ''si je t'obtiens beaucoup plus pour ton commerce que ce que ça vaut, es-tu intéressé à vendre?''. Dans ces conditions, les comparables peuvent être trompeurs.

Bref, nous pensons que le Québec n'a pas vraiment connu de crise, puisque le désendettement des ménages n'a pas encore eu lieu. Si cela survient, ce sera très bénéfique pour les acheteurs. Les prix deviendront bas, dû à deux facteurs : le pessimisme et la baisse d'achalandage. Vaut toujours mieux acheter une entreprise en temps de récession, car le prix sera en conséquence. Pour ceux qui désirent acheter, la patience pourrait s'avérer judicieuse.

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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