La fameuse zone grise

Publié le 25/09/2009 à 09:34

La fameuse zone grise

Publié le 25/09/2009 à 09:34

Voici un cas typique de psychologie de l'investisseur. Supposez que vous achetez un titre à 10$, et vous pensez qu'il en vaut au moins 20$. Le titre s'apprécie à 15$. Il reste théoriquement un rendement potentiel de 33% (5$ sur 15$) . Un de vos amis vous demandent si c'est une bonne idée de l'acheter, car vous entrevoyez le titre à 20$.

Vous arrive-t-il de réagir en disant : ''À ce prix, je n'en rachèterais pas. Il était plus intéressant à 10$.'' Face à cette réaction, votre ami pourrait rétorquer : ''s'il n'est pas intéressant à 15$, pourquoi le gardes-tu?''

Que répondriez-vous à une telle question? Si vous êtes contre l'idée d'acheter ce titre à 15$, serait-il logique de le vendre? Voilà ce que l'on pourrait surnommer la fameuse ''zone grise''. Les analystes traduisent ce type de situation avec la recommandation ''hold'' (''garder'', par rapport à ''achat'' ou ''vente''). Autrement dit, si vous n'avez pas le titre, ne l'achetez pas. Mais si vous le détenez déjà, gardez-le!

On pourrait tenter de justifier cette logique par la connaissance que vous avez de l'entreprise sous-jacente au titre. Après avoir fait vos devoirs, vous détenez certaines informations. Avec le temps, vous continuerez à collecter d'autres détails sur l'entreprise et sur le fonctionnement de son industrie. Plus vos connaissances sont élevées, moins les risques sont élevés pour votre placement puisque vous êtes en mesure d'en apprécier les risques.

Si l'on changeait de titre au moindre gain, pour le remplacer par un autre, on augmenterait ses chances de se tromper. Il arrive souvent qu'un titre déçoive. Donc, même lorsque les chances sont de notre côté, on ne peut être certain du résultat. Et lorsqu'un titre commence à engranger les profits prévus, il serait hasardeux de le remplacer immédiatemnet par une nouvelle idée.

Évidemment, si vous dénichez un titre qui se transige à 75% d'escompte, et que vous le considérez peu risqué, il pourrait s'avérer avantageux de vendre le titre de l'exemple ci-haut (à 15$), pour le remplacer par cette nouvelle aubaine extraordinaire. Dans les autres cas par contre, connaître le moment idéal pour vendre s'avère bien difficile.

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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