Des états en difficulté

Publié le 05/03/2010 à 15:03

Des états en difficulté

Publié le 05/03/2010 à 15:03

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Imaginez un instant que le gouvernement du Québec retarde votre remboursement d'impôts, à cause d'un manque de fonds! C'est précisément le problème auquel sont confrontés des citoyens américains, dans les états de la Caroline du Nord, d'Hawai et d'Alabama.

Dans certains cas, on attend tout simplement que de nouveaux revenus regarnissent les coffres de l'état avant d'écrire les chèques de remboursement. Or, comme il s'agit d'une situation très frustrante pour les citoyens qui ont payé en bonne et due forme leurs impôts tout au long de l'année, certains ont usé de stratagème pour éviter cet inconvénient.

En effet, des employés demandent à leur patron de diminuer les retenues à la source, afin de s'assurer qu'ils n'auront rien à recevoir du gouvernement en fin d'année! Bref, ce genre de situation nous fait réaliser à quel point la culture de la dette est répandue.

L'un de nous vient de recevoir un beau petit dépliant dans lequel on y décrit l'allocation des dépenses de la ville de Longueuil. Quatorze pourcent va uniquement au service de la dette. Or, nous n'avons jamais signé un document quelconque permettant l'endettement de la ville. Mais, il faut quand même payer la note! Comment peut-on faire pour protester contre cette culture d'endettement qui est devenue, faut l'avouer, extrêmement envahissante! Un état, un pays ou une ville sans dette serait considéré comme étant ''hors norme''!

Nous aimerions bien ne payer que la partie des taxes qui sert réellement à des dépenses, en délaissant toute partie reliée à la dette. Ce genre de contestation ne serait évidemment pas acceptée. Mais voici une suggestion qui ferait changer bien des mentalités (même si une telle initiative ne serait possible que dans ''Alice au pays des merveilles'') : on devrait poser la question à tous les citoyens, à savoir s'ils sont d'accord avec l'endettement de leur gouvernement. Pour la ville, on pourrait joindre un coupon-réponse avec la facture de taxes. Pour la province et le pays, ce serait une question inclue dans le rapport d'impôts. Pour tous ceux qui répondent ''oui'', le gouvernement pourrait charger un montant addtionnel de taxes ou impôts correspondant au service de la dette.

Et si tout le monde répondait non? Et bien, il faudrait un petit questionnaire, avec des choix de réponses, indiquant dans quels programmes on souhaite couper. Ainsi, le gouvernement n'aurait plus besoin de faire des promesses qu'il ne peut pas tenir. On couperait selon le prorata des votes.

Si vous étiez consultés, dans quoi couperiez-vous?

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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