Brexit: de «l'action» pour la Saint-Jean!

Publié le 24/06/2016 à 12:16

Brexit: de «l'action» pour la Saint-Jean!

Publié le 24/06/2016 à 12:16

(Photo: 123rf.com)

C’est cette nuit que se sont clôturés les résultats du référendum tant attendu. Les Britanniques quittent l’Union Européenne, et les marchés réagissent. Pourquoi autant de bruit alors que l’enjeu ne concerne qu’un pays? Tout d’abord, beaucoup d’entreprises partout à travers le monde détiennent des filiales ou exercent des activités commerciales dans ce territoire. Il règne donc une certaine incertitude par rapport aux échanges commerciaux.

D’autre part, le fait que les Britanniques quittent l’Union Européenne ouvre la porte à d’autres pays qui pourraient considérer les imiter. Comme nous le disons depuis longtemps, les problèmes en Europe sont loin d’être réglés depuis l’éclatement de la crise en Grèce, en 2010. Les déficits se poursuivent, et les nations profitent grandement des taux d’intérêt ridiculement bas. Ainsi, on peut remettre le remboursement de la dette souveraine aux calendes grecques. Or, ce qui se passe aujourd’hui devrait favoriser un changement de vision à long terme, ce qui crée de l’incertitude dans les marchés boursiers. Dans une Europe où les membres seraient indépendants, on ne pourrait plus compter sur son voisin pour parer à son manque de discipline. 

La Bourse américaine fut entraînée à la baisse suite au résultat du Brexit. Pour ceux qui par chance, détiendraient encore des liquidités à investir, une belle opportunité d’acquérir des titres déprimés se présente. Les financières s’avèrent particulièrement affectées. C’est sans surprise que l’on constatera une baisse importante du côté de la banque Barclays (N.Y., BCS), une institution anglaise (-23%). Toutefois, certaines institutions ailleurs dans le monde voient également leurs actions cédé du terrain, comme Bank of America (N.Y., BAC) et Citigroup Inc (N.Y., C), enregistrant des chutes de 6% et 8% respectivement.

Le Brexit ne se fera pas du jour du lendemain

Le changement qui devra se dérouler suite au référendum britannique s’opèrera sur une longue période de temps pouvant s’étirer sur deux ans. Par conséquent, toute conséquence ne se fera pas sentir à court terme. Ce que l’on sent dans l’immédiat, c’est la nervosité des investisseurs! Certes, des ententes devront être renégociées, parfois sur des termes moins avantageux. Cependant, quand nous considérons la forte capitalisation de bien des institutions suite à la sévère réglementation auxquelles elles doivent se soumettre, nous éprouvons peu de difficulté à garder notre calme face aux dangers potentiels du Brexit.

Il y a à peine 24 heures, on annonçait que les 33 banques américaines visées par le «Stress Test» de la Fed ont réussi à le passer. Rappelons que ce test incorpore des conditions extrêmes, comme une chute boursière de 50% ainsi qu’un taux de chômage grimpant à 10% aux États-Unis. Ajoutons à cela la faible évaluation de nos deux titres cités précédemment: ils bénéficient d’une bonne marge de sécurité.

Il n’y a pas que les financières qui ont été affectés par le Brexit aujourd’hui. La plupart des secteurs sont touchés. Par conséquent, la fête de la Saint-Jean s’avèrera probablement une bonne occasion d’achat pour les investisseurs à long terme.

Nous souhaitons une heureuse fête de la Saint-Jean à tous nos lecteurs!

Au sujet des auteurs du blogue: Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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