Comment maximiser son portefeuille avec moins d'idées

Publié le 22/07/2017 à 09:23

Comment maximiser son portefeuille avec moins d'idées

Publié le 22/07/2017 à 09:23

Photo: 123rf.com

L’indice américain S&P 500 a continué sa progression en 2017, affichant un rendement supérieur à 10% sans inclure l’effet de la devise. À partir de son creux de l'année 2009, il s'est apprécié par un multiple de 4 fois. Dans un tel contexte, les aubaines se font plus rares. Existe-t-il néanmoins une façon de maximiser son rendement, sachant que les obligations rapportent si peu?

Nous avons personnellement recours à la vente d’options de vente à l’occasion. Cette stratégie vous permet de recevoir une prime, donc un montant d’argent, à condition d’assumer l’obligation potentielle d’acheter le titre visé en cas de baisse. Qu’est-ce que cela signifie?

Prenons MetLife Inc(NY., MET) comme exemple. Il y a six mois, il se négociait à environ 55$ par action, soit le même prix qu’aujourd’hui. Vous aimez le titre, mais aimeriez l’acheter à 45$, jugeant que ce prix constituerait un bon point d’entrée. Vous pouviez alors patienter au cas où cela se produirait, ou bien choisir de recevoir 10$ par action immédiatement, avec l’obligation potentielle d’acheter le titre s’il baisse sous les 55$, particulièrement lorsque l’échéance de janvier 2019 approchera. En cas d’exercice, l’option de vente vous oblige à acquérir le titre à 55$. Cependant, comme vous avez déjà reçu 10$, votre prix de revient se situe à 45$ (55$ - 10$), soit le prix souhaité au départ.

Aujourd’hui, ces mêmes options valent 7,20$. Comme l’action se négocie aujourd’hui au même prix (55$), un gain a été créé simplement avec le passage du temps, puisque l’échéance de janvier 2019 se rapproche (ce qui s’avère tout à fait normal). Si l’action se maintenait au même prix jusqu’à cette date, les options expireraient sans valeur. Le montant de 10$ perçu au départ constituerait votre gain, et vous n’auriez plus à assumer le risque d’acheter l’action en cas de baisse.

Comme on peut le constater, une telle stratégie engendrerait potentiellement un gain de 22% (10$ sur 45$), dans le cas où vous auriez mis de côté l’argent nécessaire pour acquérir les actions en cas de besoin. En effet, ayant reçu 10$ de prime, vous auriez eu à conserver 45$ par action en encaisse afin de payer les 55$ nécessaires le cas échéant. Comme les options ont une durée de 2 ans, le rendement s’élèverait à environ 11% par année.

De toute évidence, il s’agit d’un meilleur rendement que celui que procure l’argent laissé en encaisse ou investi dans des obligations. Il s’agit donc d’une alternative à explorer.

Toutefois, il existe de gros dangers à recourir à cette stratégie.

Tout d’abord, malgré l’escompte offert par la prime, le risque demeure élevé. Si la société connaît d’importantes difficultés, et que le titre s’effondre de 50%, vous serez nettement perdant. Il faut donc choisir minutieusement des sociétés rencontrant ces trois conditions:

–Un modèle d’affaires solide, appuyé par un bon bilan financier

–Un prix qui se rapproche d’un niveau attrayant

–Un potentiel de hausse limité, compensé par un faible risque

Le 3e point constitue un élément important à saisir. Si le titre visé offre un potentiel de hausse élevé, pourquoi se contenter d’une prime? Aussi bien acheter tout simplement le titre, car la vente d’options de vente constitue simplement une alternative en cas de difficulté à dénicher des idées. Dans un monde idéal, on préfèrera investir 100% de son portefeuille dans d’excellents titres à bon prix.

Un autre danger lié à la stratégie réside dans la négligence de l’étude de la société pour laquelle vous assumez un risque. Effectuer un bon suivi minimisera les risques. Si l’entreprise subit des développements négatifs affectant sa valeur à long terme, vous aurez avantage à sortir de la position rapidement plutôt que d’attendre le délai d’expiration des options. Autrement dit, on doit y consacrer le même temps que l’on accorde aux autres titres en portefeuille.

Finalement, gardez à l’esprit que dénicher les options intéressantes exige un minimum de recherche, puisque l’on doit trouver celles dont les primes offrent un rendement attrayant par rapport aux risques assumés. Les primes dépendent de la volatilité du prix d’un titre ainsi que de la perception du risque des investisseurs en général. Donc, si vous n’êtes pas seul à penser que le titre «X» s’avère peu risqué, vous n’obtiendrez pas une prime bien élevée pour celui-ci.

Au sujet des auteurs du blogue: Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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