Bon temps pour investir? La réponse pourrait vous surprendre

Publié le 06/11/2016 à 11:23, mis à jour le 06/11/2016 à 13:48

Bon temps pour investir? La réponse pourrait vous surprendre

Publié le 06/11/2016 à 11:23, mis à jour le 06/11/2016 à 13:48

Photo: 123rf.com

Nous entendons régulièrement des commentaires à l’effet qu’il y a un moment propice pour investir en Bourse. Donc, dans certains cas, des périodes de temps cruciales doivent être écoulées, ou alors un événement quelconque doit se produire, comme les élections américaines. Voyons les plus populaires d’entre eux:

- Vendre en mai et s’en aller (sell in May and go away).

- Éviter le mois d’octobre

- Attendre une correction

En ce qui concerne la vente en mai, mentionnons que ce principe sous-entend le retour après le mois d’octobre, ce mois qui est craint par bien des investisseurs!

Mais hormis la fête de l’Halloween, quels événements ont-ils rendu ces 30 jours si épouvantables? Il y a eu la panique d’octobre 1907, où les gens cherchaient à retirer leurs épargnes des banques. En 1929, le grand crash boursier historique est également survenu durant ce mois. Finalement, la fameuse journée où le Dow Jones a cédé plus de 22% en une journée correspond au mois d’octobre 1987! Ces deux conseils méritent-ils donc d’être suivis?

Des occasions ratées

Un investisseur accuserait un manque à gagner de plus de 11% s’il avait évité le S&P 500 pour la période de mai à octobre en 2013. Soulignons également que ne rien faire durant l’été peut s’avérer fort coûteux–et rendre ainsi les vacances bien plus onéreuses étant donné les occasions ignorées!–. Dans notre quête constante d’aubaines, nous trouvons personnellement nos meilleures idées tout au long de l’année, ce qui inclut bien sûr la saison chaude.

Par exemple, si vous aviez vendu le titre de JP Morgan (N.Y., JPM) en mai 2012, pour le racheter au mois de novembre, vous auriez eu l’occasion de le racheter à 1$US de moins (économie de 2%). Voilà qui semble brillant! Cependant, le scandale de la baleine de Londres a créé pour nous une occasion en or de rafler le titre à 11$US de moins que son prix de novembre, pour un gain rapide de 35%. Cette période inclut le terrifiant mois d’octobre!

Dans ce cas précis, la vente en mai se serait avérée judicieuse, mais la deuxième partie du sage conseil «s’en aller» aurait privé l’investisseur d’une aubaine qui ne survient pas fréquemment. Nous ne possédions pas le titre de JP Morgan avant notre achat en période estivale, mais le cas échéant, nous aurions profité de l’occasion pour augmenter substantiellement notre mise.

Par conséquent, se désintéresser totalement des marchés pour un certain temps ne fait que diminuer le nombre d’occasions d’investissement.

Le dernier élément cité plus haut, et non le moindre: attendre une correction.

Voilà un événement qu’attendent bien des investisseurs avant d'effectuer leur entrée en Bourse. Nous n’argumenterons pas à l’effet que lorsque les indices atteignent des évaluations ridicules, comme ce fut le cas pour le S&P 500 vers la fin des années 90, on doit s’attendre à des rendements médiocres par la suite, au même titre qu’une action individuelle.

Warren Buffett avait exprimé publiquement une prédiction en novembre 1999, à l’effet que les rendements du marché boursier américain ne rencontreraient pas les attentes des investisseurs.

L’indice S&P amorça sa chute en octobre 2000, et atteignit son creux en octobre 2002 (encore cet épouvantable mois d’octobre!). Bien avant que le marché ne se rende à ce point, Groupe BMTC (Tor., GBT) se transigeait à niveau rêvé. À l’ère de la révolution Internet, la vente au détail de meubles n’était guère sexy! Pourtant, ce titre sextupla entre 2001 et 2004.

Alors que le secteur de l’Internet implosait et que les investisseurs fuyaient à toutes jambes, on pouvait cueillir cette aubaine sans craindre les répercussions de l’effondrement de la nouvelle économie. À noter que son évaluation de l’époque était bien inférieure à celle d’aujourd’hui, et ce, malgré une baisse de 45% depuis son sommet de 2010.

Attendre la correction de l’indice aurait dans ce cas-ci causé la négligence de cette occasion. Donc, si un portefeuille est composé de titres de bonnes entreprises se négociant à des prix inférieurs à leur valeur estimée, le temps idéal pour investir est... tout le temps. Ou presque.

Prenons l’exemple de notre fonds. Lorsque l’évaluation d’une société se rapproche de notre objectif, nous avons tendance à le remplacer par une aubaine nettement plus intéressante, le cas échéant. Sinon, si l’un de nos titres atteint ou surpasse notre valeur estimée, nous opterons souvent pour sa vente, augmentant ainsi l’encaisse. Attendre une correction avant d'y investir ne fait donc pas de sens, puisque le portefeuille est constamment ajusté en fonction des nouvelles opportunités.

Si nous conservions presque toujours les mêmes titres, cette idée exercerait un peu plus de poids dans l’argumentation. Cependant, n’oublions pas la grande difficulté à prédire les marchés.

Le S&P 500 a généré un rendement total de 16% en 2012, ce qui ne l’a pas empêché de renchérir avec un rendement annuel de 32% pour 2013! Si vous gardez un œil sur l’évaluation de l’ensemble de vos titres, vous vous assurerez d’obtenir des rendements satisfaisants à long terme, peu importe les corrections.

Au sujet des auteurs du blogue: Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

Bon temps pour investir, ou pas?

Nous entendons régulièrement des commentaires à l’effet qu’il existe un bon temps pour entrer en Bourse. Donc, dans certains cas, des périodes de temps clés doivent être écoulées, ou alors un événement quelconque doit se produire, comme les élections américaines. Voyons les plus populaires  d’entre eux :

-        Vendre en mai et s’en aller (sell in May and go away).

-        Éviter le mois d’octobre

-        Attendre une correction

En ce qui concerne la vente en mai, mentionnons que ce principe sous-entend le retour après le mois d’octobre, ce mois qui est craint par bien des gens! Mais hormis la fête de l’halloween, quels événements ont-ils rendu ces 30 jours si épouvantables?  Il y avait la panique d’octobre 1907, où les gens cherchaient à retirer leurs épargnes des banques. En 1929, le grand crash boursier historique survint également durant ce mois. Finalement, la fameuse journée où le Dow Jones céda plus de 22% en une journée correspond au mois d’octobre 1987!  Alors, ces deux conseils méritent-ils d’être suivis?

Des opportunités ratées

Un investisseur accuserait un manque à gagner de plus de 11% s’il avait évité le S&P 500 pour la période de mai à octobre en 2013. Soulignons également que ne rien faire durant l’été peut s’avérer fort coûteux (et rendre ainsi les vacances beaucoup plus onéreuses étant donné les occasions ignorées!). Dans notre quête constante d’aubaines, nous trouvons personnellement nos meilleures idées tout au long de l’année, ce qui inclut bien sûr la saison chaude.  

Par exemple, si vous aviez vendu le titre de JP Morgan (N.Y., JPM) en mai 2012, pour le racheter au mois de novembre, vous auriez eu l’occasion de le racheter à 1$ de moins (économie de 2%). Voilà qui semble brillant! Cependant, le scandale de la baleine de Londres créa pour nous une opportunité en or de rafler le titre à 11$ de moins que son prix de novembre, pour un gain rapide de 35%. Cette période inclut le terrifiant mois d’octobre!

Dans ce cas précis, la vente en mai se serait avérée judicieuse, mais la deuxième partie du sage conseil «s’en aller» a privé l’investisseur d’une aubaine qui ne survient pas fréquemment. Nous ne possédions pas le titre de JP Morgan avant notre achat en période estivale, mais le cas échéant, nous aurions profité de l’occasion pour augmenter substantiellement notre mise. Par conséquent, se désintéresser totalement des marchés pour un certain temps ne fait que diminuer le nombre d’opportunités d’investissement.

Le dernier élément cité plus  haut, et non le moindre : attendre une correction.

Voilà un événement qu’attendent bien des investisseurs avant leur entrée en Bourse. Nous  n’argumenterons pas à l’effet que lorsque les indices atteignent des évaluations ridicules, comme ce fut le cas pour le S&P 500 vers la fin des années 90, on doit s’attendre à des rendements médiocres par la suite, au même titre qu’une action individuelle! Warren Buffett avait exprimé publiquement une prédiction en novembre 1999, à l’effet que les rendements du marché boursier américain ne rencontreraient pas les attentes des investisseurs.

L’indice S&P amorça sa chute en octobre 2000, et atteignit son creux en octobre 2002 (encore cet épouvantable mois d’octobre!). Bien avant que le marché ne se rende à ce point, BMTC Group (Tor., GBT) se transigeait à niveau rêvé. À l’ère de la révolution internet, la vente au détail de meubles n’était guère sexy! Pourtant, ce titre sextupla entre 2001 et 2004.

Alors que le secteur de l’internet implosait et que les investisseurs fuyaient à toutes jambes, on pouvait cueillir cette aubaine sans craindre les répercussions de l’effondrement de la nouvelle économie.  À noter que son évaluation de l’époque était bien inférieure à celle d’aujourd’hui, et ce, malgré une baisse de 45% depuis son sommet de 2010.

Attendre la correction de l’indice aurait dans ce cas-ci causé la perte de cette opportunité. Donc, si un portefeuille est composé de titres de bonnes compagnies se transigeant à des prix inférieurs à leur valeur estimée, le temps idéal pour investir est : tout le temps! (Ou presque.)

Prenons l’exemple notre fonds. Lorsque l’évaluation d’une société se rapproche de notre objectif, nous avons tendance à le remplacer par une aubaine nettement plus intéressante, le cas échéant. Sinon, si l’un de nos titres atteint ou surpasse notre valeur estimée, nous opterons souvent pour sa vente, augmentant ainsi l’encaisse. Attendre une correction ne fait donc pas de sens, puisque le portefeuille est constamment ajusté en fonction des nouvelles opportunités.

Si nous conservions presque toujours les mêmes titres, cette idée exercerait un peu plus de poids dans l’argumentation. Cependant, n’oublions pas la grande difficulté à prédire les marchés. Le S&P 500 a généré un rendement total de 16% en 2012, ce qui ne l’a pas empêché de renchérir avec un rendement annuel de 32% pour 2013! Si vous gardez un œil sur l’évaluation de l’ensemble de vos titres, vous vous assurerez d’obtenir des rendements satisfaisants à long terme, peu importe les corrections.

 

 

Nous entendons régulièrement des commentaires à l’effet qu’il existe un bon temps pour entrer en Bourse. Donc, dans certains cas, des périodes de temps clés doivent être écoulées, ou alors un événement quelconque doit se produire, comme les élections américaines. Voyons les plus populaires d’entre eux :

- Vendre en mai et s’en aller (sell in May and go away).

- Éviter le mois d’octobre

- Attendre une correction

En ce qui concerne la vente en mai, mentionnons que ce principe sous-entend le retour après le mois d’octobre, ce mois qui est craint par bien des gens! Mais hormis la fête de l’halloween, quels événements ont-ils rendu ces 30 jours si épouvantables? Il y avait la panique d’octobre 1907, où les gens cherchaient à retirer leurs épargnes des banques. En 1929, le grand crash boursier historique survint également durant ce mois. Finalement, la fameuse journée où le Dow Jones céda plus de 22% en une journée correspond au mois d’octobre 1987! Alors, ces deux conseils méritent-ils d’être suivis?

Des opportunités ratées

Un investisseur accuserait un manque à gagner de plus de 11% s’il avait évité le S&P 500 pour la période de mai à octobre en 2013. Soulignons également que ne rien faire durant l’été peut s’avérer fort coûteux (et rendre ainsi les vacances beaucoup plus onéreuses étant donné les occasions ignorées!). Dans notre quête constante d’aubaines, nous trouvons personnellement nos meilleures idées tout au long de l’année, ce qui inclut bien sûr la saison chaude.

Par exemple, si vous aviez vendu le titre de JP Morgan (N.Y., JPM) en mai 2012, pour le racheter au mois de novembre, vous auriez eu l’occasion de le racheter à 1$ de moins (économie de 2%). Voilà qui semble brillant! Cependant, le scandale de la baleine de Londres créa pour nous une opportunité en or de rafler le titre à 11$ de moins que son prix de novembre, pour un gain rapide de 35%. Cette période inclut le terrifiant mois d’octobre!

Dans ce cas précis, la vente en mai se serait avérée judicieuse, mais la deuxième partie du sage conseil «s’en aller» a privé l’investisseur d’une aubaine qui ne survient pas fréquemment. Nous ne possédions pas le titre de JP Morgan avant notre achat en période estivale, mais le cas échéant, nous aurions profité de l’occasion pour augmenter substantiellement notre mise. Par conséquent, se désintéresser totalement des marchés pour un certain temps ne fait que diminuer le nombre d’opportunités d’investissement.

Le dernier élément cité plus haut, et non le moindre : attendre une correction.

Voilà un événement qu’attendent bien des investisseurs avant leur entrée en Bourse. Nous n’argumenterons pas à l’effet que lorsque les indices atteignent des évaluations ridicules, comme ce fut le cas pour le S&P 500 vers la fin des années 90, on doit s’attendre à des rendements médiocres par la suite, au même titre qu’une action individuelle! Warren Buffett avait exprimé publiquement une prédiction en novembre 1999, à l’effet que les rendements du marché boursier américain ne rencontreraient pas les attentes des investisseurs.

L’indice S&P amorça sa chute en octobre 2000, et atteignit son creux en octobre 2002 (encore cet épouvantable mois d’octobre!). Bien avant que le marché ne se rende à ce point, BMTC Group (Tor., GBT) se transigeait à niveau rêvé. À l’ère de la révolution internet, la vente au détail de meubles n’était guère sexy! Pourtant, ce titre sextupla entre 2001 et 2004.

Alors que le secteur de l’internet implosait et que les investisseurs fuyaient à toutes jambes, on pouvait cueillir cette aubaine sans craindre les répercussions de l’effondrement de la nouvelle économie. À noter que son évaluation de l’époque était bien inférieure à celle d’aujourd’hui, et ce, malgré une baisse de 45% depuis son sommet de 2010.

Attendre la correction de l’indice aurait dans ce cas-ci causé la perte de cette opportunité. Donc, si un portefeuille est composé de titres de bonnes compagnies se transigeant à des prix inférieurs à leur valeur estimée, le temps idéal pour investir est : tout le temps! (Ou presque.)

Prenons l’exemple notre fonds. Lorsque l’évaluation d’une société se rapproche de notre objectif, nous avons tendance à le remplacer par une aubaine nettement plus intéressante, le cas échéant. Sinon, si l’un de nos titres atteint ou surpasse notre valeur estimée, nous opterons souvent pour sa vente, augmentant ainsi l’encaisse. Attendre une correction ne fait donc pas de sens, puisque le portefeuille est constamment ajusté en fonction des nouvelles opportunités.

Si nous conservions presque toujours les mêmes titres, cette idée exercerait un peu plus de poids dans l’argumentation. Cependant, n’oublions pas la grande difficulté à prédire les marchés. Le S&P 500 a généré un rendement total de 16% en 2012, ce qui ne l’a pas empêché de renchérir avec un rendement annuel de 32% pour 2013! Si vous gardez un œil sur l’évaluation de l’ensemble de vos titres, vous vous assurerez d’obtenir des rendements satisfaisants à long terme, peu importe les corrections.

 

 

 

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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