Acheter des obligations d'état, c'est encourager la dette

Publié le 14/05/2010 à 13:15

Acheter des obligations d'état, c'est encourager la dette

Publié le 14/05/2010 à 13:15

BLOGUE.

Faites-vous partie de ceux qui se plaignent que nos gouvernements s'endettent trop? Êtes-vous fatigués de voir de grandes entreprises être sauvées avec des fonds publics...empruntés?

Et bien, si c'est le cas, assurez-vous de voter en faveur d'un changement! Lorsque l'on est insatisfait d'un gouvernement, que fait-on? Normalement, on vote pour un parti différent. Ainsi, le principe devrait s'appliquer de la même façon.

Trop souvent, nous entendons des gens maugréer contre le premier ministre en poste. Mais lorsqu'arrivent les élections, ils votent pour lui!

Nous assistons au même phénomène avec ceux qui n'aiment pas la santé financière de nos gouvernements : ils achètent des obligations des États-Unis, du Canada et du Québec. Certes, ils ont toujours un prétexte pour le faire : ''de toutes façons, si c'était pas moi, ce serait quelqu'un d'autre qui les auraient'', ou encore ''j'investis dans des obligations à court terme, c'est moins pire''. Bref, toutes les justifications sont bonnes lorsque l'on veut gagner à tout prix quelques dollars d'intérêt sur ses avoirs.

Et bien, ces ''créanciers'' envoient le message au gouvernement à l'effet qu'on peut emprunter indéfiniment auprès du public, sans retenue. Personnellement, nous n'avons aucun titre de dette publique. Et même si nous prévoyions une baisse des taux d'intérêt, il ne serait pas logique d'en acheter. Si ce scénario survient, c'est que l'économie s'envenime davantage et par conséquent, les chances d'être remboursé à l'échéance diminuent. Donc, les obligations devraient perdre de la valeur puisque les investisseurs appréhenderont des risques de faillite.

Quoiqu'il en soit, détenir des obligations gouvernementales s'avère souvent un choix personnel, que l'on fait pour soi sans penser aux conséquences. Mais il n'en demeure pas moins que leur détention encourage les gouvernements à émettre toujours plus de dettes. Pour les créanciers qui désapprouvent ces gouvernements, n'est-ce pas paradoxal? 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

Les investigateurs financiers

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