La rétroaction: l'arme secrète des start-ups à succès

Publié le 01/11/2015 à 11:19

La rétroaction: l'arme secrète des start-ups à succès

Publié le 01/11/2015 à 11:19

[Photo : Bloomberg]

Le texte qui suit est signé par Thomas Sychterz, pdg de LaunchLeap.

Toute entreprise, qu’il s’agisse d’une start-up ou non, doit répondre à un besoin pour survivre. Elle doit aussi savoir répondre à ce besoin mieux que sa compétition pour avoir du succès. Souvent, et sur le tard, l’entreprise réalise l’énorme fossé qui existe entre ce que l’entreprise offre et ce dont le client a besoin.

D’où la naissance de la notion de sondages et focus group. Cette pratique commence à voir le jour lors de la Deuxième Guerre mondiale, lors de laquelle le Bureau de Recherche Sociale Appliquée cherche à connaître d’avance l’efficacité de la propagande déployée en Europe et en Amérique du Nord. Suite à la Deuxième Guerre mondiale, l’économie moderne qui façonne le monde occidental offre aux consommateurs plus de choix que jamais – l’électroménager, l’automobile, et l’alimentation deviennent des marchés de masse compétitifs, et les entreprises commencent à vouloir comprendre leurs clients.

À cet effet, l’entreprise moderne se doit de chercher plus loin. Comme l’explique Denise Lee Yohn dans Forbes, les consommateurs aujourd’hui cherchent à se lier émotionnellement aux marques. Les consommateurs se soucient de leurs marques préférées, et cherchent à les voir évoluer dans la bonne direction. Ils sont même prêts à donner gracieusement leurs propres idées et photos (entre autres) pour faire partie de l’histoire de leurs marques préférées, lors de concours sur les médias sociaux, par exemple. L’entreprise moderne, agile ou « lean » (comme le défini Eric Ries dans son livre acclamé The Lean Startup) doit savoir cerner cette mouvance pour avancer plus rapidement et d’une manière plus efficace.

La rétroaction, notamment le concept de boucle de rétroaction (feedback loop) est souvent mis de l’avant dans l’univers entrepreneurial. Notamment, des pdg et figures importantes dans le domaine des technologies, dont Bill Gates et Elon Musk, prônent le raccourcissement de la boucle de rétroaction. Cette stratégie est particulièrement importante pour une startup naissante.

Pourquoi les start-ups doivent connaître ce secret

Pour une start-up, avoir de la rétroaction précise et rapide est essentiel. Qui dit lancer une startup en 2015 dit un cycle de développement de produit rapide dans un environnement où le temps est les ressources sont limités. Comme l’explique Drew Houston, co-fondateur de Dropbox, la rétroaction peut être une aubaine dès le début d’une startup. Houston a pu tirer une plus-value conséquente de la rétroaction récoltée sur le forum Hacker News du célèbre accélérateur Y Combinator avant même d’avoir un prototype ouvert ou fonctionnel. Il a pu commencer à s’informer sur sa clientèle et séduire les juges du panel du Y Combinator à partir d’une démonstration vidéo (de 3 minutes!) de l’expérience que promettait le service.

Une courte boucle de rétroaction permet aux entreprises de non seulement rapidement itérer et améliorer un produit, mais de le faire avec des données concrètes, qui mettent toutes les chances du côté de l’entreprise en question. Ceci signifie que les entreprises qui emploient cette stratégie peuvent évoluer sur des chemins plus prometteurs, et amoindrir la probabilité de devoir « pivoter » ; c’est-à-dire changer de marché ou d’offre, qui est un processus très couteux et parfois fatal (quoique nécessaire dans certains cas) pour une entreprise naissante. Dernièrement, raccourcir sa boucle de rétroaction permet à l’entrepreneur ou l’entreprise de non seulement avoir une meilleure vision sur ses activités et son développement, mais d’être franc avec lui-même.

Thomas Sychterz est pdg et co-fondateur de LaunchLeap, une plateforme qui permet aux entreprises de créer des campagnes de rétroaction et de collaborer avec leurs clients pour le développement de produits et services. En 2013, Il a réussi à obtenir plus de 420 000 $ en 30 jours par l’entremise d’une campagne de crowdfunding sur Kickstarter pour le produit Wipebook.