Le périple de Placide Poulin

Publié le 13/09/2012 à 08:41, mis à jour le 20/09/2012 à 08:44

Le périple de Placide Poulin

Publié le 13/09/2012 à 08:41, mis à jour le 20/09/2012 à 08:44

BLOGUE. Placide Poulin, fondateur de l’entreprise de baignoire MAAX, est l’un des entrepreneurs les plus influents de la Beauce. Il a lancé en 2010 sa biographie racontée par l’écrivaine Anne Richer.  Le livre s’intitule « Le périple d’un gagnant ».

Je partage avec vous l’interview qu’il m’a accordée quelques jours après son lancement en 2010. L'entrevue avait été publiée sur mon blogue.

Être entrepreneur, c’est posséder un certain art (don) dans l’accomplissement d’un métier. C’est comme en musique,  pour certains c’est plus facile que d’autres. On apprend pas à être entrepreneur, on nait entrepreneur. – Placide Poulin

KA : Vous êtes le fondateur de MAAX, un des plus grands manufacturiers en Amérique du Nord de produits de salle de bains, de cuisine et de spas. En juin 2004, vous avez décidé de vendre votre entreprise. À ce moment, l’entreprise comptait 3 800 employés, 23 usines et un chiffre d’affaires de plus de 640 millions.

Qu’est-ce que l’homme que vous êtes aujourd’hui, aimerait enseigner aux nouveaux entrepreneurs de demain?

PP : Il est essentiel pour un jeune entrepreneur de garder à l’esprit qu’à ses débuts, une compagnie est dans un état embryonnaire.  Il faudra être patient et avoir beaucoup de  persévérance  tout au long de son processus de développement et de croissance  pour la faire grandir.  Pour celà, il est primordial de laisser  à l’entreprise tout l’oxygène possible et de ne pas forcer les choses.  Lorsqu’on a un rêve,  il ne faut pas s’agripper à celui-ci, mais  au contraire ne pas hésiter à le faire évoluer. En revanche, il faut que les valeurs qui se trouvent au centre de son projet ainsi que sa mission soient très claires.  Il est d’ailleurs important de les partager avec ses employés. Il faut également se fixer des objectifs réalistes et garder le cap en restant focussé sur le but fixé.  L’innovation et la valeur ajoutée feront en sorte que le jeune entrepreneur pourra se démarquer de  la compétition. Un autre point important est de bien se connaitre soi même. Savoir où se situent ses forces et ses faiblesses. En sachant celà, il sera plus facile de combler ses manques grâce à l’aide et à l’intervention de personnes passionnées et compétentes ayant une attitude de gagnant.

KA : Les premiers pas en affaires sont les plus difficiles. Tous les entrepreneurs vivent des anecdotes qui leur permettent de s’améliorer. Quelle est l’anecdote qui vous a le plus marqué durant votre carrière ? Qu’en avez-vous retiré ?

PP : Pour moi ce fut quand nous sommes partis en affaire et que nous avions très peu d’argent, le manque de rigueur dans la gestion des recevables. J’étais timide de demander le paiement selon les ententes,  je faisais comme si notre compagnie existait depuis de nombreuses années,  au lieu de dire que nous n’avions pas d’argent et que nous commencions en affaire.  Après un premier échec, je peux vous assurer que c’était la chose la plus importante pour moi, même  parfois  j’exigeais le paiement avant la livraison ou la production.  Il ne faut pas avoir peur de dire que l’on est une jeune entreprise et qu'on la gère avec rigueur afin de servir notre clientèle selon leurs attentes.

KA : En référence au passage suivant de l’article Bain Maax sort la tête de l’eau du Journal les affaires Une culture de gestion allégée a également été implantée. Placide Poulin était plus entrepreneur que gestionnaire, et avec un marché en pleine croissance, cette philosophie n’était pas sa priorité.

Être entrepreneur ou gestionnaire ?  Être en mesure de créer ou gérer des entreprises ? Deux choses différentes ?. Croyez-vous qu’un entrepreneur peut être à la fois entrepreneur et gestionnaire et vice-versa?

PP : Définitivement qu’un entrepreneur peut être un excellent gestionnaire. En référence au passage de l’article : Bain Maax sort la tête de l’eau du journal les affaires.  On peut bien mettre en place une gestion allégée dans l’entreprise, sans  pour autant en avoir évalué les résultats à moyen terme. Nous avions dans Maax une structure basée sur l’entrepreneurship d’où le Directeur Général  faisait en sorte de gérer l’entreprise  comme si c’était sa propre compagnie. Les résultats de Maax étaient élogieux.

Être entrepreneur c’est posséder un certain art (don) dans l’accomplissement d’un métier. C’est comme en musique,  pour certains c’est plus facile que d’autres, on apprend pas à être entrepreneur, on nait entrepreneur.

KA : Avez-vous déjà eu recours au mentorat d’affaires dans votre parcours professionnel ? Que pensez-vous de cette méthode ? Qu’en avez-vous retiré ? 

PP : Il y avait le Groupement Québécois des  Chefs d’Entreprises (section Beauce) où nous nous  réunissions une fois par mois pour échanger sur nos bons et mauvais coups. Celà nous permettait d’évaluer nos façons de faire et d’écouter les conseils de personnes qui avaient les mêmes soucis ou problèmes que nous. J’ai beaucoup appris de ces échanges.  Le mentorat est excellent, mais il y a peu de personnes qui sont disponibles pour le faire.  L’EEB de Beauce, je crois, répondra à une lacune en ce sens.

KA : Vos enfants ont occupé des postes de vice-présidents au sein de MAAX avant d’être virés par la direction de MAAX après la vente de l’entreprise en 2004. Ils suivent actuellement vos traces avec Kalia, une jeune entreprise spécialisée dans la fabrication de produits et d’accessoires de salle de bains et de cuisine.

Parce qu’ils seront utiles pour tous les entrepreneurs en démarrage, quels sont les 5 meilleurs conseils que vous leurs avez donnés ?

Premièrement il y a cinq points importants : La persévérance, la détermination, le travail, la passion, l’innovation et le focus.

Lorsqu’on se lance dans la création d’une entreprise, il est certain que l’on va se retrouver à un moment ou à un autre confronté à toutes sortes de difficultés. Il faut donc persévérer jusqu’à ce que l’on surmonte les montagnes qui viennent barrer notre route.  Il faut aussi se battre pour trouver sa place. Il ne faut  surtout pas croire que l’on va être accueilli en sauveur.  Les concurrents sont là et veillent au grain.  Ils ne risquent pas de céder du terrain sans  rien dire.  Il faut alors montrer aux clients potentiels que son produit est différent et innovateur. Pour cela,  il faut travailler et être prêt  à de nombreux sacrifices. L’entrepreneur est comme un athlète, s’il veut atteindre le podium, il doit travailler dur, avoir de la passion, innover dans le produit, et rester focussé sur ses objectifs.

Il y aura toujours une grande part d’incertitude  dans tout celà.  Il est plus que probable que si les entrepreneurs savaient d’avance tous les obstacles qu’ils vont rencontrer  sur leur route,  jamais ils ne se lanceraient en affaire.  Etre entrepreneur, c’est être capable de se relever autant de fois qu’il faudra jusqu’à franchir  la ligne d’arrivée. Mais, il arrive parfois qu’on arrive jamais.  Il ne faut pas se leurrer, réussir c’est bénéficier d’un peu de chance.  C’est se trouver au bon endroit au bon moment.  On peut très bien échouer avec la meilleure discipline, la meilleure volonté et le meilleur travail. Il n’y a donc pas finalement de recette miracle.  Mais quand on réussi c’est tellement valorisant.

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Ce blogue a pour but de vous faire découvrir différentes facettes de l'entrepreneuriat.

Entrepreneure passionnée, Kim Auclair a développé, au fil des ans, une riche expérience dans le domaine du Web. Elle a créé entre autres, en 2005, MacQuébec, une communauté d'utilisateurs de produits Apple au Québec. Elle gère actuellement Niviti, une entreprise de services-conseils en animation de communauté web pour les décideurs d'entreprise.

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À propos de ce blogue

Entrepreneure passionnée, Kim Auclair a développé au fil des années une riche expérience dans le domaine du Web. Elle a créé entre autres, en 2005, MacQuébec, une communauté d'utilisateurs de produits Apple au Québec. Elle est actuellement présidente chez Niviti, une entreprise de services-conseils en création, animation et gestion de communauté Web pour les décideurs d'entreprise. Ayant pour but de vous faire découvrir différentes facettes de l'entrepreneuriat, Kim Auclair apporte, au travers de ce blogue, ses réflexions et opinions sur l'entrepreneuriat, le web et le mentorat.

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