Shawinigan veut devenir le troisième pôle numérique du Québec

Publié le 23/10/2015 à 13:54

Shawinigan veut devenir le troisième pôle numérique du Québec

Publié le 23/10/2015 à 13:54

Le maire de Shawinigan, Michel Angers, veut cesser de miser sur la grande entreprise pour créer des emplois.

Le maire de Shawinigan, Michel Angers, considère que l’avenir de l’ancienne ville industrielle passe par les start-ups. Il a ainsi dévoilé, dans le cadre de la conférence Les Affaires sur les villes intelligentes de ce vendredi, qu’il visait à faire de Shawinigan le troisième pôle numérique de la province après Montréal et Québec.

Au cœur de la stratégie de diversification économique de Shawinigan, une ancienne usine de coton, la Wabasso Cotton, reconvertie en centre d’entrepreneuriat. «On a décidé de cesser de miser notre avenir sur les grandes entreprises et de miser sur les entrepreneurs, car ce sont les petites entreprises qui créent le plus d’emplois », a expliqué le maire Michel Angers, après avoir fait un survol du passé industriel de la ville, autrefois l'un des poumons économiques du Québec.

La compagnie d’électricité Shawinigan Water & Power, établie en 1898, a transformé la ville québécoise en championne de l’industrie lourde. Notamment, la première aluminerie et la première usine de cellules de cellophane au Canada y ont été établies respectivement en 1901 et 1932.

Lors de la nationalisation de la Shawinigan Water & Power en 1963, la bonne étoile de Shawinigan a pâli et, peu à peu, la ville a commencé à perdre ses emplois manufacturiers. Sa lente descente aux enfers a continué jusqu’à aujourd’hui. Le maire a ainsi révélé que, de 2004 à 2014, Shawinigan a perdu 33% de son évaluation foncière, ce qui n’a pas manqué d’affecter les recettes fiscales de la ville.

Le centre d’entrepreneuriat Alphonse-Desjardins, établi dans l’ancienne usine de Wabasso Cotton, est la réponse de la ville à son déclin manufacturier. On y offre un bouquet de services d’accompagnement destiné aux entrepreneurs et, depuis 2014, une formation en développement d’applications mobiles dispensée par le Collège Shawinigan. Le maire n'en a pas parlé, mais il est à noter que c'est ce lieu qui a été choisi pour héberger la première édition de Startup Weekend à Shawinigan, qui aura lieu du 20 au 22 novembre prochain.

Lancé la même année, le DigiHub est le volet numérique du centre d’entrepreneuriat. L’organisme, qui abrite aujourd’hui plusieurs entreprises technos, comprend un incubateur de start-ups et un espace de travail collaboratif. Le DigiHub s’est même associé au collectif d’anges investisseurs V3 Capital de risque, de Québec, pour offrir du financement en capital de risque aux start-ups qu’elle incube. [Mise à jour : Le fonds a annoncé le 26 octobre dernier qu'il allait établir une présence permanente au DigiHub et qu'il disposait de 1,85 millions de financement pour investir dans des entreprises de Mauricie et d'ailleurs au Québec.]

Philippe Nadeau, directeur général du DigiHub, dit vouloir attirer des start-ups spécialisés dans les villes intelligentes, l’Internet des objets et le divertissement numérique. Pour bâtir une communauté autour du DigiHub, il aimerait aussi convaincre des entreprises de l’extérieur à y établir une présence, faisant valoir que les coûts d’exploitation à Shawinigan sont attrayants. Philippe Nadeau vise ainsi à créer 300 emplois dans le secteur du numérique d’ici 2020.

Si Shawinigan semble bien ambitieuse, il faut garder en tête qu’il y a déjà un précédent. Kitchener, en Ontario, avec à peine quatre fois la population de Shawinigan, est parvenu à transformer une ancienne usine de cuir en l’un des hubs technologiques les plus prospères du Canada, Communitech.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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