Pourquoi Apple n'est pas le nouveau RIM et vice-versa

Publié le 29/01/2013 à 11:05, mis à jour le 29/01/2013 à 11:45

Pourquoi Apple n'est pas le nouveau RIM et vice-versa

Publié le 29/01/2013 à 11:05, mis à jour le 29/01/2013 à 11:45

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Au courant des trois derniers mois, le titre d’Apple a décliné de 25 % alors que celui de RIM s’est apprécié de 50 %. Le marché semble déjà voir RIM dans le rôle d’Apple après le retour de Steve Jobs et Apple dans celui de RIM à l’époque où Jim Balsillie consacrait tous ses efforts à l’acquisition d’une équipe de hockey. Toutefois, le film que semblent avoir en tête les investisseurs est si loin de la réalité, qu’en comparaison, les deux longs-métrages sur Steve Jobs concoctés par Hollywood pourraient être confondus avec des documentaires.

Lors de l’introduction du iPhone en 2007, le principal avantage concurrentiel de RIM était ses contrats avec les grandes entreprises et les gouvernements. Or, la tendance « Apportez votre propre appareil » a peu à peu eu raison de cet avantage, tandis que les téléphones de RIM ont manqué un virage technologique important, soit celui des écrans tactiles et des applications.

Aujourd’hui, Apple n’a pas de retard technologique important par rapport à ses concurrents. Qui plus est, son principal avantage concurrentiel, son écosystème d’applications, n’est pas encore menacé. Certes, on peut concevoir que cet avantage disparaisse au profit des applications Web tirant profit du standard HTML5. Toutefois, alors que Facebook a abandonné le standard pour ses applications mobiles avec d’excellents résultats, force est de constater que ce vent contraire ne souffle pas encore dans le visage d’Apple.

Si les prix plus élevés des produits d’Apple nuisent sans contredit à son expansion dans les marchés émergents, ses marges ne semblent pas menacées dans les marchés développés. En effet, en moyenne, les propriétaires d’iPhone actuels auraient investi 130 $ dans l’acquisition d’applications mobiles, selon Chris Whitmore, analyste chez Deutsche Bank. Par conséquent, à moins d’un retard technologique important du côté d’Apple, les utilisateurs d’iPhone actuels devraient accepter de payer 130 $ de plus pour un iPhone que pour un téléphone Android ou BlackBerry équivalent.

Bref, la force d’inertie, qui n’a pas permis à RIM de maintenir sa position auprès des entreprises, devrait préserver, du moins à moyen terme, la position d’Apple dans les marchés développés. Quant au BlackBerry que RIM lancera demain, il serait étonnant que des critiques élogieuses, un clavier virtuel supérieur et quelque 70 000 applications lui permettent de retrouver son ancienne gloire.

Après tout, les téléphones Windows Phone de Nokia ont reçu des critiques élogieuses et sont associés à une boutique de quelque 150 000 applications. Malgré tout, pas plus Microsoft que Nokia n’ont réussi à reconquérir le marché qu’elles ont perdu aux mains d’Apple avec iOS et de Google/Samsung avec Android. Dans les faits, si le duo Google/Samsung constitue une menace à long terme pour Apple, je vois difficilement comment cette nouvelle dynamique de marché, où des géants aux poches profondes s’affrontent sur un marché hautement compétitif, pourrait être de bon augure pour un petit joueur comme RIM.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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