Motion Engine : Le futur des ordinateurs corporels passe par Bromont

Publié le 20/01/2014 à 09:22, mis à jour le 20/01/2014 à 16:52

Motion Engine : Le futur des ordinateurs corporels passe par Bromont

Publié le 20/01/2014 à 09:22, mis à jour le 20/01/2014 à 16:52

Hexoskin, un fabricant de vêtements intelligents, est l'une des start-ups montréalaises qui pourrait bénéficier de la technologie de Motion Engine.

Motion Engine, une start-up concevant des capteurs de mouvement, pourrait contribuer à faire de Montréal un chef de file en matière d’ordinateurs corporels (wearable computing). Son fondateur, l’Américain Louis Ross, n’a en effet pas choisi la région de Montréal par hasard.

L’entreprise, qui a récemment réalisé un tour de financement d’un million de dollars, a choisi de s’établir à Montréal afin de profiter de l'expertise manufacturière de Bromont. C’est là que ses capteurs (des MEMS, dans le jargon technique), dont la technologie a fait l’objet du dépôt de sept brevets, devraient être fabriqués.

Des composantes moins chères

«L’une des raisons pour lesquelles on est venu au Québec, c’est que, même s’il n’y a aucun designer de composantes MEMS au Canada, c’est à Bromont qu’est basé Teledyne Dalsa, qui est la seconde fonderie ouverte de MEMS dans le monde. » À cette raison, s’ajoute l’appui de C2MI, de Bromont, qui a contribué au financement de Motion Engine à hauteur de 150 000 $.

Concrètement, le capteur conçu par Motion Engine, qui devrait être commercialisé en 2015, réunit sur un même circuit un gyroscope et un accéléromètre. On retrouve notamment ce type de composante dans les téléphones, les manettes de jeu vidéo, les tablettes et les appareils photo (pour la stabilisation de l’image). Toutefois, Motion Engine vise d'abord le marché des ordinateurs corporels, appelé à exploser au courant des prochaines années.

Selon Louis Ross, le capteur devrait être à la fois plus précis et moins cher que les capteurs de la compétition : « Essentiellement, ce sera premier capteur du genre qui n’aura pas besoin d’être encapsulé, explique Louis Ross. Or, l’encapsulage et les tests contribuent à entre 50 % et 80 % du prix d’une composante MEMS. »

Montréal, future capitale des vêtements intelligents?

Le second facteur ayant attiré Louis Ross dans la région de Montréal est la présence de l’industrie du jeu vidéo et de start-ups dans le domaine des ordinateurs corporels. Pour ces start-ups, la baisse des prix des capteurs de mouvement pourrait avoir un effet de catalyseur.

Pour les start-ups montréalaises OM Signal et Hexoskin, qui veulent convaincre les consommateurs de porter leurs vêtements intelligents, la baisse des prix des composantes est d'une importance capitale. En effet, afin de rejoindre un large public, ils devront être en mesure de proposer des vêtements plus abordables, puisqu’il va de soit que leurs clients ne porteront pas la même camisole tous les jours.

À ce propos, le pdg d’OM Signal, Stéphane Marceau, m’avait déjà confié qu’il croyait que la baisse des prix des composantes ferait en sorte que la plupart des vêtements proposés dans un centre commercial seraient un jour intelligents. Dans ce contexte, il voyait le futur d’OM Signal comme un fournisseur de technologie pour les marques de vêtements, comparant cette stratégie à long terme à celle d’Intel. dont on retrouve les processeurs dans la plupart des ordinateurs personnels.

L'établissement de Motion Engine à Montréal devrait permettre aux start-ups montréalaises comme OM Signal de bénéficier d'un accès privilégié aux composantes à bas prix dont elles ont tant besoin  : « On a tout intérêt à travailler en priorité avec des entreprises canadiennes », explique Louis Ross, selon qui Montréal pourrait devenir l’un des leaders dans le créneau des ordinateurs corporels.

Certes, les capteurs de mouvement ne sont qu’une des composantes qui entrent dans la fabrication d’un ordinateur corporel, qu’il s’agisse d’un bracelet sportif, d’une montre comme la Neptune Pine ou d’un vêtement. Motion Engine, du reste, a pour ambition d’utiliser sa propriété intellectuelle afin de fabriquer d’autres composantes : « Notre but ultime est de bâtir différents systèmes sur un circuit », explique Louis Ross.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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