Il déménage sa start-up montréalaise pour une raison incroyable...

Publié le 16/10/2015 à 11:52

Il déménage sa start-up montréalaise pour une raison incroyable...

Publié le 16/10/2015 à 11:52

Julien Denaes, le pdg de Logrr, a terminé cette semaine le programme de Barclays Accelerator à New York, qui est géré par Techstars. [Photo : courtoisie]

Logrr, une start-up qui a vu le jour au sein du chapitre montréalais du Founder Institute, déménage ses pénates de manière permanente à New York. La start-up y est déjà, puisqu’elle a passé les trois derniers mois dans la métropole américaine pour participer au programme de Barclays Accelerator, un accélérateur destiné aux start-ups spécialisées en finance géré par Techstars. Julien Denaes, le pdg de Logrr, dit avoir pris la décision de rester à New York en partie en raison de son statut de non-résident au Canada.

« Une des raisons pour lesquelles on part aux États-Unis, c’est parce que c’est presque impossible de lever de l’argent au Québec », lance Julien Denaes qui, originaire de Suisse, n’a pas plus la citoyenneté américaine que la canadienne. Il a fondé Logrr à Montréal, alors qu’il bénéficiait d’un permis de travail pour résider au Canada, mais il s’est avéré difficile pour lui de convaincre les investisseurs locaux d’investir dans son entreprise en raison du fait qu’il est un étranger. 

L’entreprise de quatre employés, pourtant, semble prometteuse. Elle a développé une solution permettant aux entreprises de remplacer le mot de passe par un système d’authentification multifacteurs en ligne, qui serait plus sécuritaire et plus facile à gérer. Logrr mise ainsi sur la lecture d’empreintes digitales et des facteurs contextuels comme la géolocalisation et l’adresse IP, une approche qui fait déjà l’objet d’un projet pilote chez Barclays.

Grâce au Demo Day du Barclays Accelerator à New York, qui avait lieu le 13 octobre dernier, Julien Denaes est déjà bien avancé dans les négociations de sa première ronde de financement. Or, à Montréal, les fonds en capital de risque sont moins enclins à investir dans une société contrôlée par un ou des étrangers, puisque leurs bailleurs de fonds publics et parapublics exigent qu’une proportion substantielle de leur capital soit injecté dans des entreprises québécoises. Et c’est sans compter que Logrr, du fait du statut de son fondateur, n’avait pas accès aux généreux crédits d’impôt à la R. et D. de Québec.

« Aux États-Unis, aucun investisseur ne m’a demandé quel statut j’avais [aux États-Unis] ; pour eux, ce n’est pas important, le seul critère est que l’entreprise soit incorporée dans le pays », relève Julien Denaes, qui explique avoir aussi pris la décision de s’établir à New York pour se rapprocher de ses clients potentiels.

Malgré qu’il ne soit pas mécontent de s’établir dans la métropole américaine, le pdg de Logrr déplore que les fondateurs de start-ups étrangers soient écartés du Québec. Notamment, il fait valoir que le Québec est la seule province canadienne où les entrepreneurs étrangers ne sont pas éligibles au programme Start-Up Visa, qui permet aux fondateurs de start-ups répondants à certains critères d’obtenir la résidence canadienne. « Même si j’avais voulu rester au Québec en tant qu’entrepreneur, cela n’aurait pas été possible », conclut Julien Denaes, qui prévoit revenir à Montréal d’ici quelques semaines pour récupérer des objets personnels avant de s’établir de manière permanente aux États-Unis.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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