LinkedIn Today : un autre bon coup pour la tortue des médias sociaux

Publié le 14/03/2011 à 17:07

LinkedIn Today : un autre bon coup pour la tortue des médias sociaux

Publié le 14/03/2011 à 17:07

La question ne se pose pas vraiment : lorsqu’on est en affaires, le réseau social auquel on doit s’inscrire est LinkedIn. Fondée en 2002, l’entreprise a connu depuis son lancement une ascension constante, mais qui paraît lente par rapport à celles de Twitter ou de Facebook. Cependant, la tortue des médias sociaux, qui réunit aujourd’hui plus de 90 millions utilisateurs, a fait ses devoirs assidûment. Avec seulement 1000 employés, l’entreprise a dégagé en 2010 un bénéfice de 15,4 millions réalisé sur un chiffre d’affaires de 243 millions de dollars. L’entreprise, dont les sources de revenus sont déjà diversifiées, continue à innover. Le 11 mars dernier, le réseau social a d’ailleurs lancé LinkedIn Today, un agrégateur social divisant les nouvelles par industrie.

Sans être révolutionnaire, LinkedIn Today, qui propose une sélection de nouvelles pour 22 industries différentes, est tout à fait pertinent. Parce que LinkedIn est surtout composé de professionnels, la hiérarchisation des nouvelles en fonction des échanges de liens entre les membres se révèle une formule gagnante. En effet, contrairement à ce qui survient souvent sur Digg, par exemple, les titres insolites ou mettant en cause Lady Gaga ne sont pas propulsés au sommet. Bref, l’entreprise continue à innover à son rythme dans l’ombre de deux sites beaucoup plus populaires… mais surévalués.

Face aux 600 millions de membres de Facebook et aux 200 millions de Twitter, les 90 millions de membres de LinkedIn semblent presque dérisoires. D’autant plus que l’entreprise a été fondée bien avant les deux étoiles des médias sociaux de l’heure, et même avant MySpace, qui a franchi la barre des 100 millions utilisateurs dès 2006, avant de voir sa popularité s’éroder au fil du temps… jusqu’à devenir le boulet dont News Corp souhaite aujourd’hui se débarrasser.

Le succès d’un média social dépend avant tout de sa popularité. Sa viabilité à long terme, par ailleurs, dépendra de la manière dont les propriétaires de ces sites rentabiliseront (ou non) leur immense trafic qui, soit dit en passant, coûte très cher en bande passante. LinkedIn, dont le système de messagerie et de demande de contact est très encadré, est très peu propice aux pourriels et n’inonde pas ses membres de publicité. D’ailleurs, le marketing ne compte que pour 33 % ses revenus, le reste provenant des solutions de recrutement (42 %) et des abonnements permettant aux membres d’accéder à des fonctionnalités exclusives (25 %).

En plus d’être un outil de réseautage professionnel fort utile, LinkedIn, dont l’introduction en bourse est prévue pour 2011, pourrait se révéler un bon investissement. En considérant les valorisations que les marchés privés accordent à Twitter (7,7 milliards) et à Facebook (65 milliards), la valorisation qu’on prête à LinkedIn, soit deux milliards de dollars, semble bien faible. Surtout si on considère que le modèle d’affaires de Twitter reste encore à définir… et qu’une grande partie de ses utilisateurs ne fréquentent pas le site, préférant à cela utiliser leur téléphone cellulaire ou un logiciel pour envoyer des micros-messages (tweets).

 

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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