Les entreprises bénéficieront-elles des extensions de noms de domaine à 185 000$ ?

Publié le 24/06/2011 à 23:01, mis à jour le 24/06/2011 à 23:41

Les entreprises bénéficieront-elles des extensions de noms de domaine à 185 000$ ?

Publié le 24/06/2011 à 23:01, mis à jour le 24/06/2011 à 23:41

[Photo : Bloomberg]

En vertu de la décision de l’Icann du 20 juin dernier, les organisations pourront enregistrer des extensions de nom de domaine de leurs choix. Par exemple, si le propriétaire du présent site y mettait le prix, il pourrait remplacer l’extension .com de lesaffaires.com par «.transcontinental». Cependant, les organisations intéressées devront débourser quelque 185 000 $ pour obtenir une telle extension personnalisée et verser 25 000 $ par année pour la conserver. De plus, elles devront préparer un dossier de candidature exhaustif qu’elles devront déposer auprès de l’Icann entre le 12 janvier et le 12 avril 2012. L’Icann, l’organisme qui supervise le système d’attribution des noms de domaines, se réserve le pouvoir discrétionnaire d’accepter ou non les candidatures admissibles.

Cette libéralisation des extensions, compte tenu des frais qui y sont associés, n’apportera pas grand-chose aux entreprises. Certes, plusieurs multinationales, comme Canon, se procureront une extension qui portera leur nom, ne serait-ce que pour s’assurer ne pas regretter par la suite de ne pas avoir déposé un dossier de candidature lorsque c’était possible. Si plusieurs entreprises utiliseront leurs nouvelle extensions à des fins publicitaires, il serait surprenant, par exemple, qu’elles changent l’adresse Internet de leurs sites actuels. Par exemple, et sans même aborder la question du référencement, Canon aurait tout à perdre en abandonnant Canon.com au profit de Canon.canon. Toutefois, si elle lançait une tablette, par exemple, l’entreprise aurait l’avantage de pouvoir y associer le nom de domaine Tablette.canon.

Au-delà des extensions qui prendront le nom de marques de commerce, les extensions génériques, comme .hockey, ou .techno, par exemple, semblent plus prometteuses. Ces noms extensions génériques devraient être attribués à des entreprises ou à des organismes qui permettraient ensuite à des tiers d’enregistrer des domaines avec leur extension. En principe, ces dernières augmenteront la marge de manœuvre des entreprises qui convoitent un nom de domaine déjà utilisé. Dans les faits, l’Icann a déjà approuvé la création d’extensions thématiques, dont notamment .xxx pour l’industrie du sexe, .travel pour l’industrie du voyage et .jobs pour l’industrie du recrutement et d’autres extensions plus génériques comme .biz et .info. Or, le succès de ces extensions ne s’est jamais concrétisé.

Dans les faits, peu importe le nombre d’extensions disponibles, les noms de domaine finissant par .com demeurent incontournables. Aussi, seuls les noms de domaines de l’extension .com font l’objet d’assez de compétition pour receler une valeur importante. C’est ainsi que différentes entreprises ont par exemple déboursés 13 millions de dollars pour Sex.com, 2,6 millions pour Pizza.com et 3 millions pour Vodka.com.

Les ensembles géographiques, comme les villes, pourront eux aussi obtenir leur propre extension. Il s’agit sans doute là des extensions qui seront les plus populaires, notamment parce que de nombreux petits commerçants auraient intérêt à associer leur nom de domaine avec leur ville, surtout si des entreprises au nom similaire ont pignon sur rue ailleurs. New York, Berlin, Paris et Sydney auraient ainsi l’intention d’obtenir une extension, mais du côté de Montréal, la ville ne compterait pas présenter la candidature d’un éventuel .montreal ou .mtl.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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