La montréalaise PasswordBox achète une start-up de San Francisco

Publié le 20/11/2013 à 04:02

La montréalaise PasswordBox achète une start-up de San Francisco

Publié le 20/11/2013 à 04:02

De gauche à droite, Jeremy Toeman, pdg de Legacy Locker, et Daniel Robichaud, pdg de Passwordbox. [Photo : Julien Brault]

La start-up montréalaise PasswordBox, qui a complété un financement de six millions la semaine dernière, acquiert la californienne Legacy Locker. L’entreprise ne comptait que deux employés, soit ses deux cofondateurs, mais la transaction permet à PasswordBox d’éliminer un concurrent.

«Quand je me suis rendu compte que PasswordBox avait trouvé le moyen de bâtir une véritable entreprise dans cette niche, j’ai compris que cette transaction était le match parfait, car Dan et moi avons la même vision», m’a expliqué Jeremy Toeman, pdg de Legacy Locker, dans le club privé de San Francisco où je l’ai rencontré en compagnie de Daniel Robichaud, pdg de PasswordBox.

Legacy Locker cessera ses activités, mais tous ses utilisateurs se verront offrir un abonnement à vie à PasswordBox, dont la version premium coûte 1$ par mois. Les utilisateurs de Legacy Locker, quant à eux, payaient 29,99$ par année ou un 299,99$ pour un abonnement à vie. Jeremy Toeman ne deviendra pas un employé de PasswordBox, mais se joindra à son conseil consultatif.

PasswordBox, qui permettait déjà de léguer ses accès, est avant tout un service de gestion et de partage de mots de passe. Or, avec cette acquisition, la start-up peaufinera son mécanisme de transfert en cas de décès, notamment en permettant aux utilisateurs d’associer un message à chacun de leur mot de passe.

«Si je lègue à ma femme le mot de passe pour accéder à mon compte GoDaddy [un registraire de noms de domaine], c’est important que je puisse lui expliquer qu’on y trouve des noms de domaine qui peuvent valoir des milliers de dollars», illustre Jeremy Toeman.

PasswordBox est bien plus abordable que ne l'était Legacy Locker, tout en offrant beaucoup plus de fonctionnalités. «Il n’y a pas de leader clair dans notre créneau. C’est pourquoi notre priorité n’est pas de maximiser nos revenus, mais de gagner des parts de marché», explique Daniel Robichaud.

Biométrie

L’homme d’affaires québécois, qui a vendu StreamTheWord pour environ 46M$ en 2009, a de grandes ambitions pour PasswordBox. Parmi ses projets, il mentionne son intention de recourir à la biométrie, un plan dont il devrait dévoiler les détails en janvier prochain, lors du CES 2014.

Lorsque je lui ai fait part de mon doute sur la capacité de PasswordBox à générer des revenus significatifs, Daniel Robichaud m’a répondu que les utilisateurs actifs du service l’utilisaient en moyenne cinq fois par jour. Je reste sceptique, puisque ces cinq utilisations ne demandent guerre d’intervention de la part de l’utilisateur et peuvent difficilement être monétisées grâce à de la publicité, par exemple. 

Malgré tout, PasswordBox pourrait être une cible d’acquisition intéressante, puisque l’enjeu de l’identité sur Internet est stratégique pour des entreprises comme Facebook, Google ou Yahoo.

Daniel Robichaud soutient toutefois qu’il n’a pas l’intention de vendre pour une poignée de millions. «Je veux bâtir quelque chose d’aussi gros que Dropbox ou Evernote et démontrer aux gens de la Silicon Valley que c’est possible de le faire à partir de Montréal», m’a-t-il confié, quelques heures avant de s’envoler pour Las Vegas, où il assistera à une conférence de Goldman Sachs, dont les participants sont considérés comme la crème des start-ups.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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