Ce Montréalais veut détrôner un géant américain

Publié le 11/09/2015 à 14:22

Ce Montréalais veut détrôner un géant américain

Publié le 11/09/2015 à 14:22

Frustré d’avoir à ajouter manuellement des balises UTM à ses liens, Sun Knudsen a créé Lickstats pour son usage personnel en septembre 2014. [Photo : Julien Brault]

Il est très difficile de concurrencer sur le Web une entreprise bénéficiant de parts de marchés dominantes. C’est pourtant ce qu’a décidé de faire Sun Knudsen en lançant Lickstats, un créateur de liens raccourcis concurrent du mastodonte Bitly, qui générerait quelque 600 millions de liens raccourcis par mois.

« Bitly, c’était bon il y a 10 ans, mais on dirait qu’ils n’ont pas réussi à suivre l’évolution des médias sociaux », lance Sun Knudsen, pdg de Lickstats, une start-up montréalaise née de manière accidentelle en septembre 2014. À l’époque, Sun Knudsen s’efforçait de promouvoir une autre start-up du nom de Phoneleap, qui permettait de gérer plusieurs lignes téléphoniques à partir d’un même téléphone.

Frustré d’avoir à ajouter manuellement des balises UTM (qui permettent de mieux mesurer l’impact d’un effort de promotion sur Google Analytics) à ses liens, Sun Knudsen a créé un outil de liens raccourcis intégrant par défaut ces balises. Tant qu’à avoir développé l’outil, il a invité quelques personnes à l’utiliser et l’intérêt a été tel qu’il a vite délaissé Phoneleap, qu’il avait du mal à vendre, pour consacrer ses efforts à Lickstats, dont les utilisateurs se multipliaient sans qu’il ait à faire de marketing.

Aujourd’hui, Lickstats permet à quiconque de générer gratuitement des liens raccourcis intégrant des balises UTM. Toutefois, son abonnement pro, qui coûte 19$ par mois, lui permet aussi de se démarquer. Comme Bitly Brand Tools, la version premium de Bitly, le service permet de générer des liens raccourcis avec son propre nom de domaine.

De nombreuses grandes marques utilisent déjà Bitly Brand Tools, comme le New York Times, dont les liens raccourcis commencent par nyti.ms plutôt que par bit.ly. Or, les abonnements à Bitly Brand Tools commencent à 1295$ par mois pour les entreprises à but lucratif. Lickstats, pour sa part, offre un service similaire pour 19 $ par mois, ce qui lui permet de courtiser une clientèle composée de PME, qui n’auraient pas même considéré s’abonner à Bitly Brand Tools.

Depuis quelques mois, j’ai fait de la version pro Lickstats mon principal outil de génération de liens raccourcis (Transparence : Sun Knudsen m’a permis de tester cette version gratuitement), et je dois avouer que je le préfère à goo.gl, que j’utilisais auparavant. Notamment, en utilisant mon propre nom de domaine (julienbrault.com) pour mes liens raccourcis, je peux remplacer la série de lettres et de chiffres aléatoires générés par goo.gl par un mot facile à retenir. Ainsi, lorsque j’ai partagé le lien permettant de s’inscrire au Défi Start-up 7, le lien www.lesaffaires.com/dossier/defi-start-up-7/formulaire-dinscription-au-defi-start-up-7/581358 est devenu go.julienbrault.com/startup7.

Du point de vue des données affichées par Lickstats sur l’origine des clics générés par chaque lien, Lickstats est légèrement moins précis que goo.gl, avec qui je l’ai comparé. Notamment, Lickstats classe le trafic généré par Linkedin dans les référents directs (plutôt que de les attribuer directement à Linkedin) et enregistre généralement plus de trafic direct (dont on ne connait pas la source) que goo.gl. Néanmoins, l’outil fait le travail et offre même des fonctionnalités que n’offre pas Bitly Brand Tools, comme un outil de suivi des conversions, qui permet aux utilisateurs d’analyser l’impact de leur campagne sans recourir à Google Analytics s’ils le souhaitent. « Notre produit correspond aux attentes des professionnels du marketing et des growth hackers d’aujourd’hui », lance Sun Knudsen.

Si compétitionner un joueur dominant avec des fonctionnalités plus avancées fonctionne rarement, force est d’admettre que Lickstats a peut-être une chance face à Bitly. Le prix de la version pro de Lickstats, 68 fois moins élevé que celui de Bitly Brand Tools, pourrait l’aider à y parvenir.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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