Google+, le réseau social tenu pour mort, renaîtra-t-il de ses cendres?

Publié le 03/03/2015 à 09:50

Google+, le réseau social tenu pour mort, renaîtra-t-il de ses cendres?

Publié le 03/03/2015 à 09:50

[Photo : Bloomberg]

La division de Google+ en un service de fils de nouvelles (Streams) et de partage de photos (Photos) n’a pas énervé grand monde. Après tout, pour la plupart des gens, Google+ est un cimetière de comptes inactifs ou sur le pilote automatique. C’est d’ailleurs ce que semble confirmer le blogueur Kevin Anderson, qui a avancé que seulement 4 à 6 millions de comptes Google+ étaient actifs publiquement.

Cependant, pour une poignée de super-utilisateurs qui ont élu Google+ comme leur port d’attache sur le Web, la décision de Google n’est pas passée inaperçue. C’est le cas de Simon Forgues, agent de communications pour l’Alliance des radios communautaires du Canada, qui fait partie de la tribu québécoise des inconditionnels de Google+. Avec 2633 abonnés sur la plateforme, Simon Forgues n’y parle de toute évidence pas dans le vide et ses publications ne manquent pas de susciter des +1 (l’équivalent des J’aime sur Facebook).

Pour lui, la scission de Google+ en deux services distincts ne signifie pas le moins du monde que Google veut séparer un service populaire (Photo) d’un réseau social qui n’a jamais vraiment pris son envol. «Je pense que c’est ce qu’ils auraient dû faire dès le début, commente Simon Forgue. Il faut voir cette décision comme celle de faire de Google Places [un service de recensions de commerces similaire à Yelp] Google + Local. Aujourd’hui, ses recensions apparaissent sur Google Maps.»

Pour Simon Forgues, Google revient ainsi à sa vision initiale de Google+, qui ne devait pas tant être un concurrent de Facebook qu’un outil permettant d’ajouter des fonctionnalités sociales à l’ensemble des services de Google. D’ailleurs, Google+ correspond déjà plus ou moins à cette vision. Après tout, on peut déjà publier ou réagir à un commentaire sur Google+ à partir de Gmail ou y acheminer sa réaction à une vidéo à partir YouTube.

Une communauté tissée serrée 

Simon Forgues, qui a quitté Facebook il y a quatre ans, laisse Google+ ouvert dans une page de son navigateur du matin au soir. « Sur Facebook, je ne pouvais pas avoir un débat d’idées sans que ça dérape », explique-t-il, pour justifier son départ du réseau social le plus populaire du monde. 

De toute évidence, Simon Forgues est tout sauf l’utilisateur «actif» typique de Google+, lequel passerait en moyenne 7 minutes sur le site par mois. Pour ce membre de la tribu Google+, le réseau social est à la fois une source d’information majeure et la principale plateforme où il partage des liens et ses opinions sur les médias et les technologies. Lorsque le New York Times avait annoncé que Google+ était une ville fantôme, les membres de cette tribu ont été si nombreux à réagir que le média a consacré un article de suivi à ces utilisateurs.

Simon Forgues m’assure qu’il n’est pas si difficile que ça d’entrer en contact avec des utilisateurs véritablement actifs sur Google+. Selon lui, il suffit de s’en donner la peine. Plutôt que d’y «copier-coller» les liens qu’on publie déjà sur Twitter ou Facebook, il conseille d’y publier des messages conçus pour ses abonnés sur le réseau social. Se joindre à des communautés (l’équivalent des groupes sur Facebook) et ajouter à ses cercles ceux qui nous ajoutent font aussi partie des bonnes pratiques sur le réseau social.

Bref, force est de constater que Google+ compte encore aujourd’hui des utilisateurs très actifs. Malgré tout, difficile de déterminer le sort que réserve Google à son réseau social mal aimé. Après tout, l’entreprise n’a pas épargné des services comme Google Reader ou iGoogle, et ce, malgré leurs nombreux utilisateurs dévoués, dont je faisais partie.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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