Cette start-up québécoise veut clouer le bec du coq de Kellogg's

Publié le 14/07/2015 à 12:42

Cette start-up québécoise veut clouer le bec du coq de Kellogg's

Publié le 14/07/2015 à 12:42

Les abonnés d’Oatbox, qui déboursent 20 $ par mois pour le privilège, reçoivent deux nouveaux mélanges de céréales chaque mois. [Photo : courtoisie]

Oatbox, une start-up lancée en novembre 2014, a déjà convaincu 2 000 clients de s’abonner à sa boîte mensuelle de céréales premium. Avec des revenus mensuels récurrents de 40 000$, la start-up n’inquiète probablement pas la haute direction de Kellogg's, ce qui n’empêche pas son co-fondateur de parler comme s’il allait leur donner du fil à retordre.

«C’est une immense industrie, mais elle est dominée par des joueurs traditionnels qui n’ont pas innové depuis longtemps», lance Pierre-Luc Laparé, qui semble avoir emprunté une page au plan d’affaires de Dollar Shave Club. En effet, la start-up de Los Angeles, qui s’est fait connaître grâce à ses vidéos hilarantes, s’est donné pour mission de percer le marché hermétique des rasoirs en vendant les siens par l’entremise de forfaits d’abonnements mensuels.

Pierre-Luc Laparé, toutefois, soutient s’être davantage inspiré de Harry’s, un concurrent de Dollar Shave Club qui mise davantage sur la qualité que sur le prix pour se démarquer. «Il y a une partie importante de notre succès qu’on doit au fait que notre branding est vraiment fort: nos abonnés ne reçoivent pas des céréales par la poste, mais un véritable cadeau», explique Pierre-Luc Laparé.

De fait, les abonnés d’Oatbox reçoivent deux nouveaux mélanges de céréales différents chaque mois, lesquels sont conçus par une chef et préparés dans les cuisines de la start-up. Les céréales sont ensuite emballées dans des sacs et placées dans une boîte qui, comme celle d’Amazon, affiche l’adresse URL de l’expéditeur.

Les frais d’envois comptent pour 25% du coût du produit, mais Pierre-Luc Laparé soutient que ça lui revient moins cher que ce qu’il lui en coûterait pour vendre ses céréales à l’épicerie: «Ça revient moins cher d’acheter des tablettes chez Provigo et l’emballage est beaucoup plus beau que si j’avais à me battre pour attirer l’attention des clients en magasin», soutient Pierre-Luc Laparé.

Pierre-Luc Laparé, qui a co-fondé Oatbox avec trois associés, fait ainsi le pari que l’engouement pour les boîtes mensuelles est là pour rester. Si certains pourraient y voir un feu de paille comparable aux sites d’achats groupés il y a quelques années, Pierre-Luc Laparé y voit un modèle qui lui permettra de bâtir quelque chose de très gros.

Il faut dire que Pierre-Luc Laparé a aussi co-fondé Golf Avenue, un site Web de revente de bâtons de golf qui compte aujourd’hui 23 employés. Or, s’il a décidé de fonder Oatbox, c’est en raison du potentiel pratiquement illimité de son modèle d’affaires. «Avec Golf Avenue, on est limité par le nombre de bâtons de golf d’occasion qu’on peut se procurer, tandis que les probabilités qu’il y ait une pénurie d’avoine sont limitées». Aussi, même s’il a surtout misé sur le Québec jusqu’à aujourd’hui, Pierre-Luc Laparé commence déjà à annoncer Oatbox aux États-Unis.

Si on peut légitimement douter de la pérennité du modèle des boîtes mensuelles, je dois dire qu’en matière de goût, Oatbox a de quoi rendre jaloux le coq de Kellogg's et le Quaker de Croque Nature. L’abonnement coûtant 20$ par mois, j’ai toutefois résilié mon abonnement après avoir bénéficié du premier mois gratuit que m’a offert Oatbox. Et vous, payeriez-vous 20$ par mois pour recevoir des céréales premium par la poste?

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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