Ce moteur de recherche québécois est capable d’identifier toutes les photos de vous qui circulent sur le Web

Publié le 27/03/2014 à 11:47

Ce moteur de recherche québécois est capable d’identifier toutes les photos de vous qui circulent sur le Web

Publié le 27/03/2014 à 11:47

[Photo : capture d'écran]

Sébastien Nadeau, pdg de Huiiz, cherche à amasser 140 000 $ sur Kickstarter afin de lancer un moteur de recherche bâti autour de la reconnaissance faciale. Le moteur de recherche permettra ainsi d’accéder à toutes les photos trouvées sur le Web d’une personne en soumettant sa photo. Qui plus est, en visitant les sites où ces photos sont publiées, il devrait être possible d’identifier la personne apparaissant sur ces photos.

Sébastien Nadeau soutient que la technologie de reconnaissance faciale de Huiiz est déjà fonctionnelle. « Je suis arrivé avec une solution qui permet de reconnaître un visage en angle ou avec moins de luminosité », explique cet ancien d’Ubisoft, qui a commencé à développer Huiiz en 2012, sous le chapeau de Spica Visual Effects, son ancienne boîte de développement. Depuis avril 2013, toutefois, Huiiz est une entreprise à part entière.

Bien que sa technologie fonctionne, du moins aux dires de son pdg, Huiiz a besoin de financement afin de développer son moteur de recherche. Comme Google, Huiiz devra envoyer des robots parcourir le Web afin de copier son contenu. « La façon dont le webcrawler fonctionne [le robot], c’est que, lorsqu’il trouve un visage, il essaie de découvrir beaucoup d’autres photos de la même personne», explique Sébastien Nadeau. Avec plusieurs photos de la même personne, la précision de Huiiz augmentera.

Les robots de Huiiz ne parcourront pas l’ensemble du Web, mais se concentreront sur les réseaux sociaux et les sites de photos. Copier des pans entiers du Web est malgré tout un exercice très coûteux, puisque Huiiz devra entreposer ce contenu sur ses serveurs.

Les contributeurs à la campagne Kickstarter de Huiiz pourront bénéficier d’abonnements au moteur de recherche, qui devrait être un service payant à ses débuts. Selon Sébastien Nadeau, ceux qui pourraient être intéressés à payer pour le service sont ceux qui souhaitent gérer leur réputation en identifiant les photos d’eux qui se retrouvent sur le Web.

Un autre débouché pourrait être les employeurs, qui pourraient trier les candidatures à un poste grâce à l’outil. Par exemple, si l’outil avait existé au début de la campagne, la CAQ n’aurait peut-être pas fait confiance à un candidat exhibitionniste.

Malgré tout, Sébastien Nadeau aimerait éventuellement offrir Huiiz gratuitement. Pour ce faire, il a besoin de financement en capital de risque et espère que sa campagne attirera l’attention des investisseurs.

L’ennui ? La technologie de reconnaissance faciale existe déjà et est notamment utilisée par certains corps policiers. Qui plus est, les entreprises les mieux à même de la déployer, comme Google et Facebook, l’ont déjà. La raison pour laquelle elles n’offrent aucun produit en tirant partie est qu’elles craignent les réactions négatives de leurs utilisateurs et des groupes de défense de la vie privée. Google va plus loin en interdisant aux développeurs de développer une application pour ses lunettes Google Glass faisant dans la reconnaissance faciale.

Ce que veut faire Huiiz n’est pas illégal. En fait, si l’entreprise lançait un produit fonctionnel dès juillet, comme elle l’annonce sur Kickstarter (on peut en douter), Facebook et Google pourraient réagir. En fait, ce n’est qu’une question de temps avant que la reconnaissance faciale fasse partie de nos vies. Le seul obstacle est que les géants technos ont trop à perdre en étant les premiers à introduire cette technologie controversée.

 

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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