Beyond the Rack voit son avenir au nord de la frontière

Publié le 15/10/2014 à 11:27

Beyond the Rack voit son avenir au nord de la frontière

Publié le 15/10/2014 à 11:27

Le pdg de Beyond The Rack, Yona Shtern, veut postionner sa société comme un chef de file en matière de commerce électronique au Canada. [Photo : Julien Brault]

Le pdg de la Montréalaise Beyond the Rack, Yona Shtern, a levé le voile sur sa stratégie à l’occasion d’un petit-déjeuner du Réseau HEC mercredi matin.

S’il n’a pas voulu s’exprimer sur les rumeurs voulant que le spécialiste des ventes éclair sur le Web prépare un premier appel public à l'épargne, Yona Shtern ne semble pas pressé de vendre. « Pour que l’écosystème techno à Montréal prospère, il nous faut plus de baleines », a soutenu l’homme d’affaires, faisant référence à de grandes entreprises technos comme Nortel ou BlackBerry avant leur déconfiture.

Selon Yona Shtern, sans de telles baleines, le Canada deviendra une pépinière de start-ups dans lesquelles les géants américains feront leurs emplettes. Il a ainsi dit espérer qu’Hootsuite et Shopify ne soient pas vendues à des intérêts américains. Avec ses 96,6 millions de financement, il est à noter que Beyond the Rack n’est pas très loin derrière ces coqueluches canadiennes en terme de valorisation.

Lorsque je lui ai demandé s’il considérerait une offre d’achat venant d’un gros joueur américain comme Amazon, Yona Shtern a offert une réponse moins catégorique : « Je ne dirais pas jamais. Nous pensons qu’il y a une occasion d’affaire immense en commerce électronique au Canada et nous pensons que nous avons à peine effleuré la surface. […] J’aimerais continuer pour au moins une couple d’années. »

Le fait que Yona Shtern considère que son potentiel de croissance est d’abord au Canada est intéressant. Avec la marque maison que la société compte lancer, il semble que développer le marché canadien fasse partie de la stratégie de Yona Shtern pour se différencier de ses compétiteurs américains.

Au Sud de la frontière, Beyond the Rack doit en effet faire face à Gilt Groupe, mais aussi à Rue La La, qui est financée par eBay, à HauteLook, qui appartient à Nordstrom, et à MyHabit, qui appartient à Amazon. Et c’est sans parler du pionnier des ventes éclair, la Française Vente-privee.com, qui a doublé son chiffre d’affaires aux États-Unis l’année dernière. La concurrence est si féroce aux États-Unis qu’un site comme Ideeli, malgré un financement de 107 millions, a fait l’objet d’une vente de feu en janvier, tandis que des rumeurs veulent que Rue La La se cherche désespérément un acquéreur.

En bâtissant son propre réseau de distribution à Montréal et à Toronto, Beyond the Rack veut se positionner comme un chef de file en matière de commerce électronique au Canada, un statut hors de sa portée aux États-Unis. « Le commerce électronique au Canada représente 4 % des ventes totales, contre 18 % aux États-Unis, a expliqué Yona Shtern. C’est une tendance qu’on va voir évoluer au Canada et nous pensons qu’on peut y jouer un rôle important. »

Même si Beyond the Rack demeure spécialisé dans les ventes éclair, Yona Shtern a l’ambition de transformer sa société en une plateforme de commerce électronique. Bref, il semble viser à ce que Beyond the Rack ressemble moins à Vente-Privée.com ou à Gilt et davantage à eBay ou à Alibaba.

Bref, si on peut s’interroger sur la viabilité de l’entreprise, force est de constater que Yona Shtern a un plan et que celui-ci passe par une présence forte dans son marché local.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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