Avec Open Courses, John Baker veut démocratiser les MOOC

Publié le 09/10/2013 à 11:11, mis à jour le 09/10/2013 à 11:21

Avec Open Courses, John Baker veut démocratiser les MOOC

Publié le 09/10/2013 à 11:11, mis à jour le 09/10/2013 à 11:21

[Photo : Julien Brault]

BLOGUE. Les cours en ligne ouverts et massifs (MOOC) ont démocratisé l’accès aux Stanford et Harvard de ce monde en permettant à des centaines de milliers d’internautes de suivre leurs cours en ligne gratuitement. Or, seule une infime proportion des universités dans le monde ont été invitées à se joindre au club sélect des universités offrant des cours sur les plateformes Coursera, Udacity et edX. La plupart du temps, celles-ci sont les plus riches des universités anglophones de l’Ouest, dont McGill est la seule représentante québécoise.

En se lançant de front dans l’arène des MOOC avec Open Courses, John Baker, pdg de Desire2Learn, veut bouleverser l’ordre établi et repousser les limites de l’éducation en ligne. L’homme d’affaires, que j’ai eu l’occasion d’interviewer la semaine dernière à Waterloo, permet ainsi à des universités comme comme Montana State University et Fanshawe College d’offrir des MOOC. La stratégie d’Open Courses semble ainsi d’ouvrir ses portes à toutes les universités plutôt que d’agir en tant que filtre, laissant aux étudiants le soin de décider quels cours ils ont envie de suivre.

De plus, Desire2Learn veut faire diminuer les coûts encourus par les universités offrant des MOOC : « Les MOOC sont gratuites pour les étudiants, mais il y a quelqu’un qui doit payer, explique John Baker. Coursera a bâti une belle marque, mais le coût par utilisateur qu’elle facture aux universités est supérieur à celui qu’on charge et elle a une politique de propriété du contenu qui dérange.»

Il faut dire que Desire2Learn n’est pas ce qu’on pourrait appeler un nouvel entrant. Dans les faits, la start-up fondée en 1999 surfe sur la vague des MOOC depuis le début, en fournissant sa technologie directement aux universités. Notamment, Georgia Tech, qui a récemment annoncé qu’elle offrirait un programme de maîtrise en informatique sous forme de MOOC, a choisi la plateforme de Desire2Learn. La prestigieuse université ne semble toutefois pas offrir de cours par l’entremise d’Open Courses.

Les MOOC semblent d’ailleurs être une manne pour Desire2Learn, dont le nombre d’employés est passé de 140 à 800 au courant des trois dernières années. L’entreprise a également complété un premier tour de financement de 80 millions de dollars l’année dernière.

Alors que Coursera et Udacity bousculent l’industrie de l’éducation, Desire2Learn fait le pari de travailler étroitement avec elle. Ce choix pourrait être un frein, mais il pourrait aussi permettre à Desire2Learn d’innover avec l’industrie, notamment en conviant les éditeurs scolaires à la messe des MOOC : « On est en train de bâtir la prochaine génération de MOOC, soutient John Baker. […] On n’est encore qu’au commencement de cette migration vers l’éducation en ligne et vers les manuels numériques, et j’ai l’impression que nous sommes bien positionnés pour transformer l’industrie de l’éducation. »

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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