Marc-André Sabourin, pdg d'Inouï, veut réinventer l’industrie du livre avec des titres à 2,99$

Publié le 23/04/2014 à 10:49

Marc-André Sabourin, pdg d'Inouï, veut réinventer l’industrie du livre avec des titres à 2,99$

Publié le 23/04/2014 à 10:49

Le maître de l’intox, un récit biographique portant sur l’imposteur médiatique Roger Tétreault, se lit comme un roman. [Photo : capture d'écran]

La start-up québécoise Inouï, qui sera officiellement lancée vendredi prochain, fait le pari de réinventer l’industrie du livre avec un nouveau modèle d’affaires importé des États-Unis. Ses livres, des récits véridiques pouvant être lus en une heure, seront uniquement vendus en version numérique, directement via l’application iPhone d’Inouï, sur son site Web ou encore via les boutiques d’Amazon ou de Kobo.

« Il y a une demande pour le livre numérique et je pense qu’elle est négligée par les maisons d’édition francophones », explique Marc-André Sabourin, pdg d’Inouï. Le journaliste indépendant, qui a écrit notamment pour L’actualité, n’est pas dans l’inconnu, puisque ce qu’il tente d’accomplir avec Inouï l’a déjà été par Atavist, la start-up de Brooklyn dont Inouï a emprunté le modèle.

Atavist, qui a obtenu 3,4 millions de dollars US en financement depuis sa fondation en 2009, permet d’ailleurs à Inouï d’utiliser sa technologie sous licence. La Québécoise n’a donc pas besoin d’investir en développement logiciel et peut ainsi consacrer tous ses efforts au contenu. Malgré tout, quatre des cinq premiers titres qui seront dévoilés vendredi sont des traductions initialement publiées chez Atavist. « On vise le marché de la francophonie, où il y a peu d’éditeurs qui se spécialisent dans la non-fiction, qui est très populaire ailleurs », explique Marc-André Sabourin.

Inouï sera également l’une des rares maisons d’édition francophones à ignorer les librairies traditionnelles. « Dans le marché du livre, il y a seulement deux acteurs qui sont essentiels : le lecteur et l’auteur, explique Sabourin. Tous les autres, l’éditeur, le distributeur, la librairie, ne sont pas nécessaires. C’est pour ça qu’on veut offrir une situation optimale aux deux premiers. »

Les auteurs d’Inouï recevront ainsi des droits d’auteur correspondant à 50 % du prix de vente, soit bien plus que les 10 % qui sont la norme dans l’industrie du livre. [Pour les ventes par l’entremise d’un intermédiaire comme Amazon ou Apple, Inouï calculera les droits d’auteurs après avoir retiré la commission du tiers, soit environ 30%. Dans ces cas, les droits d’auteurs sur le prix original s’élèveront à 35 %.]

Le lecteur, quant à lui, se verra offrir des livres numériques à des prix attrayants. Les livres d’Inouï couteront 2,99 $ par titre ou 19,99 $ par année, un forfait d’abonnement qui permettra d’accéder à l’ensemble du catalogue de la maison d’édition. Composé de cinq titres pour l’instant, ce dernier devrait être bonifié à raison de six nouveaux titres par année.

Des cinq premiers titres d’Inouïe, seul Le maître de l’intox, signé Marc-André Sabourin, est québécois. Vivant, le récit biographique portant sur l’imposteur médiatique Roger Tétreault se lit comme un roman. De plus, lorsque Sabourin évoque comment l’imposteur s’était fait passer pour un «expert nucléaire» sur les ondes de Radio-Canada, dans la foulée du désastre de Tchernobyl, il ne se contente pas de décrire l’incident. Il inclut dans son livre une vidéo YouTube permettant de voir ladite intervention. C’est l’une des forces du format numérique, qu’Inouï souhaite exploiter à son plein potentiel.

Marc-André Sabourin ne dit pas non à l’imprimé, l’impression sur demande étant envisageable. En fait, Inouï ne parie pas tant sur les formats que sur le contenu : «Notre stratégie est très simple, c’est de rejoindre les gens là où ils sont », résume l’entrepreneur.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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