[Photo : capture d'écran]
BLOGUE. Claude G. Théoret, pdg de Nexalogie, n’a rien du fondateur de start-up typique, soit un ingénieur dans la vingtaine qui carbure au Red Bull. Avant d’être entrepreneur, il a notamment eu le temps d’obtenir un doctorat en astrophysique de l’Université McGill, une maîtrise en physique des particules et occupé plusieurs postes de chercheur.
Comme d’autres physiciens ambitieux avant lui, Théoret était en quête d’une théorie unificatrice réconciliant les lois de la gravité avec celles de la physique quantique. Chez Nexalogie, toutefois, il cartographie les centres d’intérêt des utilisateurs des médias sociaux. « J’ai contribué à collaborer à la conception de nouveaux télescopes, qui sont des outils de mesure permettant d’observer l’infiniment large, explique Claude G. Théoret. Je fais essentiellement la même chose aujourd’hui en concevant des outils qui permettent d’observer en temps réel la société. »
Comptant une dizaine d’employés, Nexalogie décline sa technologie en trois produits. Le premier, NexaMe, dont j’ai traité dans un billet précédent, permet à quiconque d’obtenir un instantané des centres d’intérêt de ses abonnés sur Twitter. L'outil gratuit est toufefois limité, puisqu'il n'analyse que les 800 derniers tweets diffusés. Le second, NexaLive, est destiné aux médias et aux marques, qui veulent diffuser de telles cartes, générées à partir des mots clefs qu’ils choisissent. Ce deuxième produit a été mis à l’essai par Sympatico durant la dernière campagne électorale québécoise.
Finalement, le troisième produit de la start-up montréalaise, NexaMaster, est destiné à l’usage interne des entreprises. Il leur permet de faire autant de recherche qu’ils le veulent, en spécifiant les thèmes et les intervalles temporels qu’ils souhaitent étudier. Par exemple, Nexa Master pourrait être utilisé par une entreprise afin de déterminer quelles causes philanthropiques interpellent le plus ses clients (ou leur clientèle cible) avant de s’associer à une cause.
De plus, les cartes d’intérêts générées par NexaMaster permettent à quiconque de s’assurer qu’il n’y a pas de distorsion dans les données affichées : « Supposons que Swiss Chalet étudie ses consommateurs et qu’une partie des tweets utilisant ces mots font référence au chalet suisse de Roman Polanski, explique le pdg de Nexalogie. Les tweets traitant de Polanski seront regroupés et il suffira de quelques clics pour les faire disparaître ; c’est en quelque sorte la gamification du nettoyage de données. »
Claude G. Théoret soutient être aussi passionné par son travail chez Nexalogie que par celui de chercheur dans le domaine de la physique. Aussi, bien qu’il ne découvrira pas de planète en le faisant, il considère que l’exploration des médias sociaux à laquelle il contribue changera le monde : « Dans 20 ans, il y aura les industries qui ont réussi à exploiter les données sociales et il y aura les autres, qui n’auront pas su s’adapter. »
