Pour ses 375 ans, Montréal méritait plus que des festivités

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Avril 2017

Pour ses 375 ans, Montréal méritait plus que des festivités

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Avril 2017

[Photo: 123rf]

Ouragan, forces de la nature, duo du tonnerre... Aucun mot n’était trop fort dans la bouche de Michael Sabia pour présenter les deux femmes qui veillent à ce que le 375e anniversaire de Montréal soit plus que des festivités, qu’il se traduise en un legs durable pour la métropole.

France Chrétien-Desmarais, présidente de la Société du 375e anniversaire de Montréal, et Monique F. Leroux, présidente du Conseil des gouverneurs de Montréal, nouvellement créé, présentaient leur plan avec une fierté appuyée, le 10 avril, devant le Cercle canadien. 

Fières des projets socioéconomiques qui seront mis en avant, mais aussi de la force de frappe du Conseil des gouverneurs qui les finance et les soutient. Celui-ci rassemble douze grandes entreprises, des universités, des associations d’affaires ainsi que des fondations. «Son rôle n’est pas de faire, mais d’encourager à faire», soulignait sa présidente, Mme Leroux.

L’avenir de Montréal, est-ce une affaire de gens d’affaires, justement? Pas seulement. Depuis «Je vois» puis «Je fais Montréal», on veut une métropole vivante, hors des tours d’ivoire, et plusieurs des chantiers annoncés sont en effet fondés sur une démarche participative. 

Le plan se compose de huit chantiers : aménager 25 cours d’école avec et pour les enfants; retenir les étudiants étrangers à Montréal grâce à un «passeport étudiant»; connecter entre eux les différents joueurs du secteur des nouveaux médias; structurer le secteur coopératif et mutualiste pour le rendre plus attrayant; analyser et contrer l’insécurité alimentaire; écouter la jeunesse et la mobiliser dans des projets d’innovation sociale; créer un fonds de microfinancement en entrepreneuriat; et faire de l’intelligence artificielle, une locomotive économique.

Des détails sur le Fonds ADM / 375 Idées

Je vous vois d’ici, vous voulez en savoir plus sur ces deux derniers points. Le Fonds 375 est un fonds de microfinancement destiné à soutenir des entrepreneurs dans la phase de prédémarrage. Piloté par la Jeune chambre de commerce de Montréal et financé par le Conseil des gouverneurs et Aéroports de Montréal, il commencera modestement à 200 000 $, avec l’objectif d’être renouvelé année après année. Il le faudra bien, car son ambition est de soutenir des centaines d’entrepreneurs. Plus précisément, 375 (concept !). Le lancement du fonds est prévu pour l’automne. Combien d’entrepreneurs pourront en bénéficier cette année, quels seront les critères de sélection, quels partenaires seront mis à contribution?

La Jeune Chambre de commerce de Montréal a bel et bien confirmé la naissance de ce fonds ce 27 avril, le présentant sous son nom complet : Fonds ADM / 375 Idées, car lancé à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal. Il s’adresse aux jeunes montréalais de 18 à 40 ans «désirant développer des projets durables et innovants». La particularité, c’est que le microcrédit de 3750$ qui sera consenti à chacun des entrepreneurs sélectionnés sera jumelé à une campagne personnalisée de sociofinancement sur la plateforme québécoise La Ruche.

Les promoteurs prévoient aider 15 entrepreneurs par année jusqu’au 400e anniversaire de la ville et ils précisent : «Les modalités complètes du Fonds et les critères de sélection des projets seront dévoilés en septembre 2017. Les jeunes pourront ainsi faire des demandes de financement dès l’automne 2017.»

Le Conseil veut aussi faire de l’intelligence artificielle une locomotive économique, et il a pour cela décidé de sortir les gros canons. Mme Chrétien-Desmarais a ainsi annoncé que Pierre Boivin, PDG de Claridge, dirigera le groupe de travail chargé d’assurer le transfert de connaissances des universités vers les entreprises.

Rappelant que tous les secteurs doivent saisir les occasions offertes par l’intelligence artificielle, Mme Chrétien-Desmarais a été limpide : «À l’instar des gouvernements, le milieu des affaires doit prendre les devants.» Message reçu?

 

À propos de ce blogue

Julie Cailliau est éditrice adjointe et rédactrice en chef du Groupe Les Affaires, dont l’équipe de journalistes chevronnés publie le journal Les Affaires, le site lesaffaires.com et le magazine Les Affaires Plus. Elle est également présidente du conseil d’administration de la Fondation des prix pour les médias canadiens. Diplômée de l’École supérieure de journalisme de Lille, en France, Julie a pratiqué le métier de journaliste au sein de plusieurs publications françaises et québécoises. Dans une vie précédente, elle a œuvré à titre d’ingénieure en biotechnologies. Son « why », c’est d’apprendre et d’informer afin de nous permettre de faire les bons choix. La prise de conscience de l’urgence environnementale et l’émergence de l’entrepreneuriat social comptent pour elle parmi les tendances les plus réjouissantes actuellement.